Depuis des siècles, la ville a toujours enregistré à un rythme régulier la grande affluence caractérisée par le ballet incessant des touristes et des curistes qui déferlent sur la station. Néanmoins, cette cadence a été stoppée net tout au long de la période au cours de laquelle le terrorisme dominait outrageusement la région. Cette situation s'est négativement répercutée sur la fréquentation des infrastructures hôtelières, et les activités commerciales ont sensiblement diminué au point où certains commerçants, gagnés par le découragement, avaient décidé de tout vendre et quitter la ville thermale. Même l'agglomération s'est quelque peu vidée de ses habitants, lesquels avaient opté pour l'exode afin de fuir les affres du terrorisme puisque, à l'instar des autres contrées, la ville des Thermes a été particulièrement ciblée par les bombes et les attentats. Maintenant, la page de ce douloureux épisode semble être définitivement tournée, car le calme est revenu et la situation sécuritaire est maîtrisée. Ces nouveaux paramètres ont eu des effets positifs sur le secteur du tourisme qui reprend ainsi sa place d'antan. En effet, outre les curistes qui bénéficient d'une prise en charge par la Cnas, la cité thermale enregistre une bonne affluence qui a débouché sur la hausse du taux de remplissage des établissements hôteliers relevant aussi bien du secteur public que ceux du secteur privé, et parallèlement sur la fréquentation des bains de la station. Et comme toujours en pareilles circonstances, ce regain d'intérêt affiché par la clientèle a eu une incidence particulière sur la hausse des prix pratiqués tant par les exploitants des bains que par les propriétaires ou les gestionnaires des hôtels et autres lieux de restauration. La ville de Bouhanifia est symbolisée par la station thermale, le Grand Hôtel et l'hôtel Beni Chougrane, des établissements considérés à juste titre comme étant réservés à une clientèle particulièrement aisée, eu égard aux prix affichés et qui ne sont guère à la portée de toutes les bourses. Toutefois, ces établissements et les 39 autres que compte la commune réalisent leurs plus forts taux de fréquentation au printemps, particulièrement au cours des vacances scolaires, période propice pour de telles transactions commerciales. Autres signes positifs, les conditions climatiques très favorables qui prévalent et qui ont pour effet d'encourager les chefs de famille à effectuer des sorties en dehors de la ville. Le retour de la sécurité constitue une aubaine pour les adeptes de la nature qui optent pour les repas champêtres aux abords des chaussées ou à l'intérieur des petits bois. À tous ces avantages, d'autres atouts viennent s'ajouter au paysage, comme la fraîcheur nocturne dont profitent les visiteurs venus dans le cadre de séjours libres ou en prescriptions médicales le long de l'oued El-Hammam qui traverse la ville. Dans ce contexte, la ville est de nouveau courtisée par les investisseurs pour le secteur touristique et autres activités commerciales en appoint. Dans cette optique, et compte tenu d'une concurrence loyale exercée par les gestionnaires, certains propriétaires ont été amenés à entreprendre les travaux de restauration et de mise à niveau de leurs infrastructures afin d'être compétitifs. Les bains maures de la ville qui ne relèvent pas de la station thermale accusent un déficit en matière de clientèle, car leurs structures présentent un état de dégradation avancé et n'inspirent pas confiance. Conscients de l'importance que revêt le tourisme dans le développement de la wilaya de Mascara, via la ville thermale, les autorités locales multiplient les initiatives qui consistent à attirer un grand nombre de visiteurs toutes formules confondues et permettre un regain des activités touristiques. Ainsi, dans le cadre de la modernisation des infrastructures de la station thermale, la wilaya a consacré une importante enveloppe financière au lancement de cette opération et une autre relative à la délimitation de deux zones d'expansion, l'une à Bouhanifia et l'autre dans la région de Hammamet. Pour un élu local, "la ville de Bouhanifia accuse un retard considérable sur le plan des infrastructures touristiques. Pour lui permettre de jouer pleinement son rôle, la réalisation de plusieurs projets d'envergure est nécessaire afin de rattraper le temps perdu". Il n'a pas caché son inquiétude face à la lenteur et au retard des travaux pour faire de cette zone un pôle d'afflux des touristes à la recherche de villégiature et de soins. À l'instar des grandes agglomérations de la région, Bouhanifia a enregistré une extension dans tous les sens de son tissu urbain avec la construction de centaines de nouveaux logements et l'implantation de nouvelles infrastructures socio-éducatives. Elle n'a également pas échappé à l'exode rural, car presque tous les douars de la commune ont été vidés de leur population, laquelle a trouvé refuge à l'intérieur de la ville afin de fuir les affres du terrorisme. A. B.