L'appel au rassemblement du mardi lancé par les étudiants des différents campus de l'université Badji-Mokhtar d'Annaba n'a pas eu d'écho hier. Cette défection, que l'on pourrait imputer, du moins en partie, au départ en vacances, n'a pas du tout été appréciée par les organisateurs, qui ont exprimé leur déception face à un attroupement de curieux sur l'esplanade du théâtre régional Azzedine-Medjoubi. "Le fait d'être en vacances n'explique pas qu'on déserte le mouvement populaire contre le système. L'université d'Annaba, à travers ses trois pôles principaux et ses instituts, compte plus de 40 000 étudiants, dont plus de la moitié réside à Annaba et dans les communes avoisinantes. Cela nous donne près de 20 000 de nos camarades qui auraient pu être là à nos côtés pour poursuivre notre mouvement, mais il n'en a rien été, malheureusement", s'indigne l'un des meneurs de la manifestation pacifique, qui a requis l'anonymat. Cela, en rappelant que les étudiants de la wilaya d'Annaba ont été à l'avant-garde du hirak depuis son déclenchement, un certain mercredi 20 février de cette année. Et de poursuivre : "Nos rassemblements étaient exemplaires en termes de participation et nous refusons de croire que les étudiants d'Annaba sont devenus d'un coup indifférents aux grands bouleversements qui ont cours en Algérie. Nous avons un travail de fond à faire pour comprendre ce qui se passe et nous le ferons, ne serait-ce que pour savoir s'il y a eu un essoufflement du hirak ou non." Profitant de la présence de la vingtaine d'étudiants qui étaient regroupés sur les lieux, des personnes âgées et des femmes, drapés dans l'emblème national et le drapeau palestinien, ont brandi des banderoles et scandé des slogans hostiles au pouvoir en place. Au cours de cette manifestation improvisée, qui s'est prolongée jusqu'à 13h, un quinquagénaire, qui s'est présenté comme étant un habitant de la ville de Boumerdès, a pris la parole pour inviter la population locale à continuer à manifester jusqu'à l'avènement d'une nouvelle république. "Je suis l'un des canaux du hirak au niveau national. Je voyage à bicyclette de wilaya en wilaya pour appeler les Algériens à ne pas baisser les bras et à poursuivre pacifiquement leur quête de lendemains meilleurs", a notamment déclaré cet intervenant. A. Allia