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Mokrane Aït Larbi plaide pour la dissolution des "partis de l'allégeance" Il les accuse de mener la contre-révolution et de menacer l'avenir de la démocratie
Les partis qui gravitent autour du pouvoir doivent disparaître de la scène politique. C'est en tout cas là l'idée défendue par l'avocat et militant au long parcours Mokrane Aït Larbi qui, hier, dans un post sur sa page facebook, a plaidé pour la dissolution de ces formations politiques au motif qu'elles incarnent la "contre-révolution". "En Algérie, les partis de l'allégeance véhiculent aujourd'hui la contre-révolution et menacent même l'avenir de la démocratie en entravant les revendications de la révolution pacifique. Il devient nécessaire, à mon avis, de les dissoudre par décret ou par décision de justice, et de récupérer leurs biens qui sont des biens de l'Etat afin de mettre tous les partis sur un pied d'égalité, donner un sens à la compétition partisane et permettre enfin au peuple, les conditions réunies, de choisir ses représentants en toute souveraineté, loin de la fraude et de l'argent sale", a-t-il écrit. Et de poursuivre : "Après la dissolution de ces partis, on peut mettre en œuvre les articles 7 et 8 de la Constitution, consacrant ainsi la souveraineté réelle du peuple, seul maître de son destin." Pour lui, la dissolution des partis proches du pouvoir n'est pas une "hérésie" bien algérienne puisqu'elle s'est déjà produite sous d'autres cieux. "Des partis issus du pouvoir ont été dissous sous la pression populaire dans plusieurs pays tels que la Tunisie, l'Egypte et l'Irak, après la chute du régime de Ben Ali, de Moubarak et de Saddam. En Europe de l'Est, des partis sont tombés après l'effondrement du communisme et la chute du mur de Berlin", a-t-il rappelé. Pourquoi une telle décision que d'aucuns trouveront extrême et à ce moment précis ? Me Aït Larbi invoque l'implication jusqu'au cou des dirigeants de ces partis dans la rapine à laquelle s'étaient adonnés le clan du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, et ses clientèles. "Les états-majors de ces partis ont soutenu le clan de la corruption pour servir leurs intérêts privés. Ces faits sont établis par les poursuites judiciaires engagées contre les chefs de ces partis et qui pourraient éclabousser d'autres responsables", a-t-il expliqué. Autre argument avancé par le célèbre avocat pour appuyer sa requête : la satisfaction des revendications populaires passe inévitablement par la dissolution de ces partis. "Voilà 24 vendredis que le peuple revendique la lutte contre la corruption et le départ du système pour construire l'Algérie nouvelle. Les dernières déclarations en faveur du rejet de tout préalable au dialogue démontrent que les revendications populaires ne pourront pas être satisfaites sans la dissolution de ces partis et permettre à leurs militants intègres de créer de nouveaux partis qui contribueront à l'édifice de la nouvelle Algérie", a-t-il soutenu. En homme politique avisé, Mokrane Aït Larbi a refusé toutefois de jeter le bébé avec l'eau du bain en épargnant les militants de ces partis, estimant qu'"il existe sans doute au sein des partis de l'allégeance des militants et des cadres intègres qui œuvrent pour la démocratie et les libertés".