Il a désormais pignon sur rue dans la région, où ceux qui exercent dans ce créneau juteux sont de plus en plus nombreux aux abords des routes, sans inquiéter le moins possible les services administratifs de contrôle de la qualité et d'hygiène. Cette activité a fini par faire partie du décor quotidien des espaces publics et ces vendeurs exercent généralement dans des locaux aux aménagements de fortune où ils proposent du poulet vivant à 210 DA le kilogramme, qu'ils immolent et déplument en un quart de tour sous les yeux de l'acheteur. Certains de ces revendeurs ne s'encombrent même plus de louer un quelconque local. Ils s'installent aux abords des routes et à peine leur "marchandise" écoulée, ils quittent les lieux en trombe, laissant sur place des amas de plumages et de sang coagulé sur le sol. Un sale coup est, ainsi, porté quotidiennement à l'environnement et un risque qui est fait courir à la santé du citoyen sous les yeux des services concernés, notamment sécuritaire et de contrôle. De plus, cette activité clandestine, certes fructueuse pour leurs propriétaires, porte un sacré coup et d'importants manques à gagner aux producteurs qui activent dans la légalité. Ce constat, un investisseur dans le domaine de la volaille à Bouzeguène, le partage amplement. M. Si Ouali Mohammedi a créé une coopérative de production intensive de poulet de chair, depuis une vingtaine d'années et recruté près d'une vingtaine d'employés dans sa filière avicole. "Il y a pas moins de neuf centres d'abattage et de vente clandestins de poulets dans la seule commune d'Illoula Oumalou où je dispose d'une partie de ma coopérative avicole. Les gens qui achètent le poulet vivant ignorent tous des risques majeurs qu'ils encourent. Outre les conditions d'abattage sous une chaleur de 45 à 50 degrés, les poulets pourraient être porteurs de risques sanitaires en ce sens qu'ils sont immolés et vendus alors qu'ils sont certainement sous les effets de traitements médicamenteux", explique cet investisseur précisant que "ces producteurs qui exercent illégalement et sans être inquiétés, engrangent des bénéfices faramineux". Les pères de famille, croyant faire des bonnes affaires avec un poulet vivant à 210 DA le kilo, ajoute-il, "le payent en réalité beaucoup plus cher que celui de la boucherie, cédé 320 DA le kilo mais qui est entièrement déplumé, éviscéré, enveloppé, conservé au froid et qui est surtout sain". Selon les explications de M. Mohammedi, une simple vérification fera ressortir que le client a réellement déboursé près de 400 DA pour l'acquisition d'un poulet vivant. L'investisseur trouve, légitimement, inconcevable et inacceptable cette situation où, d'un côté, les producteurs légaux sont soumis quotidiennement à des contrôles rigoureux, payent leurs taxes et impôts, créent de l'emploi et, de l'autre côté, les autorités ferment les yeux et ne font rien pour mettre fin à cette activité clandestine qui met la vie des consommateurs en danger.