Les relations commerciales entre les deux pays s'intensifient dans le cadre de "la Ceinture et la Route", une initiative chinoise à vocation géo-économique qui concerne 60 Etats. Pour ses importations, l'Algérie choisit de plus en plus la Chine et semble tourner progressivement le dos à l'Europe. Les statistiques douanières confirment régulièrement cette tendance. Les analyses de la direction générale des douanes indiquent que la Chine se maintient dans sa place de premier fournisseur de l'Algérie durant le premier semestre 2019 avec 4,219 milliards de dollars soit plus de 19% des importations globales du pays, en hausse de 23,14%. Pour le sixième exercice consécutif, la Chine se place au premier rang des pays qui approvisionnent l'Algérie en biens, services et produits divers. De l'ensemble des importations algériennes, celles en provenance de la Chine ne cessent d'augmenter d'année en année. L'on s'interroge dès lors sur les raisons à l'origine de cette tendance haussière des exportations chinoises vers notre pays au moment où le gouvernement décide de baisser les importations. En effet, en dépit de toutes les restrictions auxquelles a recouru l'Exécutif pour réduire les importations et tenter par ricochet de réduire les déficits et préserver les réserves de changes, l'on constate que la Chine a été épargnée. Cette première place devrait en principe durer, car les relations commerciales entre les deux pays s'intensifient dans le cadre de "la Ceinture et la Route", une initiative chinoise à vocation géo-économique qui concerne 60 pays et le programme du forum sur la coopération sino-africaine. L'autre raison qui pourrait être mise en avant a trait à la dévaluation qu'a connue la monnaie chinoise. Un tel fait encourage encore plus les importateurs algériens, à l'affût des bonnes affaires, à opter pour ce pays. À vrai dire, le même raisonnement est mis en pratique par le gouvernement qui évite la zone euro au profit de la zone dollar puisque les recettes pétrolières du pays sont perçues en monnaie américaine. Une manière de contourner toute perte au change. Ce qui attire également les opérateurs algériens vers leurs fournisseurs chinois ce sont les conditions favorables et les avantages comparatifs qu'offre ce pays à ses partenaires. Cela dit, la Chine reste un pays industriel au sens propre du terme. Ce pays s'est, au fil des décennies, doté d'une véritable industrie exportatrice. Il n'est point un hasard d'ailleurs s'il est classé premier exportateur mondial en conquérant le marché américain, l'un des plus rigoureux au monde. Le montant de ses exportations est estimé à plus de 2 300 milliards de dollars dépassant ainsi les USA. Ce phénomène mondial a fini, de ce fait, par "phagocyter" aussi l'Algérie qui continue à chouchouter son partenaire chinois au détriment de ses alliés traditionnels du Vieux Continent. Une chose est certaine, les exportations chinoises vers l'Algérie restent infimes d'autant plus qu'elles ne dépassent pas 0,35% des exportations globales de ce pays. La Chine exporte beaucoup en Algérie, mais en revanche, elle n'achète rien ou quasiment rien de notre pays. Elle est loin d'être le premier investisseur malgré la présence de quelque 800 entreprises chinoises sur le territoire national. Celles-ci, demeurent les premières bénéficiaires des gigantesques programmes d'investissement public lancés par le gouvernement algérien. De janvier 2005 à juin 2016, la Chine a obtenu 29 contrats en Algérie d'une valeur totale de 22,2 milliards de dollars. Des autoroutes et aéroports, des programmes de logements publics, la Grande mosquée d'Alger... les sociétés chinoises ont presque tout pris. Des contrats évalués à plusieurs dizaines de milliards de dollars durant la décennie écoulée. Cependant, elles utilisent le plus souvent une main-d'œuvre exclusivement chinoise qu'elles rapatrient dès la fin du chantier. Ce qui veut signifier que ces projets ne sont pas de vrais investissements.