Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées, avant-hier en début de soirée, à la Place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel de Béjaïa, pour exiger la libération des détenus d'opinion. Ils ont répondu positivement à l'appel, lancé sur les réseaux sociaux, par un groupe de citoyens de la wilaya de Béjaïa très actif dans le mouvement révolutionnaire du 22 février. Aux côtés des militants politiques, des syndicalistes, des acteurs de la société civile et des citoyens lambda, il y avait des représentants des familles de détenus, arrêtés soit pour port du drapeau amazigh, soit pour avoir exprimé des opinions. Les photos des détenus, des jeunes essentiellement, ont été accrochées de façon à être plus visibles. L'un des organisateurs, Anis Adjlia, a rappelé avec insistance qu'en dépit de la chaleur en cet été caniculaire, "les gens continuent à se mobiliser", poursuivant que "l'on attend la rentrée sociale pour donner un nouveau souffle au mouvement. On exige la libération des détenus d'opinion, arrêtés pour avoir manifesté avec des drapeaux amazighs ou pour avoir exprimé leurs opinions". Cette action de mobilisation se veut aussi, a indiqué Anis Adjlia, un message de soutien aux familles des détenus : "Ce sont nos frères. Nous sommes toujours solidaires avec eux. Nous sommes conscients du fait que le pouvoir politique veuille les utiliser comme moyen de pression. C'est pour cela que nous exigeons la libération de tous les détenus d'opinion."