La colère se lisait aussi chez les habitants des bidonvilles qui vivent dans des zones marécageuses, souffrant terriblement des infiltrations des eaux pluviales. Des cités entières sont toujours isolées au lendemain de cette journée pluviale qui a cumulé plus de 127 mm en 4 heures, causant d'importants dégâts aux véhicules et aux locaux commerciaux et provoquant l'isolement des habitants, surtout ceux des cités de la zone basse, cloîtrés chez eux jusqu'au lendemain. La circulation automobile aussi était paralysée dans la zone ouest et dans une partie de la zone est. Dans cette dernière, à la cité Larbi-Ben M'hidi, dans la commune de Skikda, la partie ouest Filfila, le courant électrique est resté coupé toute la journée de dimanche. Un seul opérateur de la téléphonie mobile est resté opérationnel. D'importants moyens humains et matériels ont été déployés avec la participation de la Protection civile, la DTP, l'ONA, l'APC, l'Econeg et Cleanski pour évacuer les eaux et permettre à Sonelgaz d'intervenir pour rétablir le courant électrique. La Protection civile a fait appel au renfort des wilayas voisines de Constantine, de Guelma et de Mila pour une aide en motopompes et en agents d'intervention pour évacuer les eaux qui gênent considérablement le retour à la vie normale. Le transformateur de l'énergie électrique se trouvant à la petite zone a été englouti par un éboulement qui a, également, perturbé la circulation automobile au niveau de l'îlot des Chèvres. Les routes de déviation, généralement moins fréquentées, sont assaillies par les automobilistes qui recherchent une issue pour sortir de la ville. C'est le cas de la déviation donnant vers le rond-point Béni-Bechir depuis Ramdane-Djamel, où la circulation était très dense hier après-midi. Cette situation catastrophique d'une grande partie de la ville des torchères, qui fournit à l'économie algérienne une grande part des rentrées en devises, démontre que même notre économie est vulnérable au moindre orage. Cet état lamentable du cadre de vie n'a pas laissé la population indifférente puisque les habitants de certains quartiers des communes de Skikda et de Hammadi-Krouma ont exprimé leur colère en barricadant des routes, notamment le CW21, entre Skikda et Filfila, paralysant ainsi la circulation routière sur ce tronçon important pour dénoncer la coupure d'électricité, alors que l'entrée de la ville de Hammadi-Krouma a aussi été fermée à la circulation routière pour dénoncer les inondations des habitations et les pannes d'électricité. La colère se lisait aussi chez les habitants des bidonvilles qui n'ont pas été relogés et qui vivent dans des zones marécageuses, souffrant terriblement des infiltrations des eaux pluviales. La cellule de crise installée dans la wilaya, qui a mobilisé les différents secteurs pour se débarrasser des aléas de ce sinistre, devra aussi penser à mobiliser toute cette armada pour la prévention avant l'arrivée des pluies automnales. Car le scénario des inondations est le même depuis des dizaines d'années, et ce ne sont pas les travaux mal faits qui vont résoudre ce problème. Plusieurs associations et internautes ont fait appel sur les réseaux sociaux à un rassemblement aujourd'hui, devant le siège de l'APC pour exiger des explications sur l'état lamentable de leur cité.