À Oran, les années passent mais l'entrée au stade Ahmed-Zabana, les jours de matches, demeure un enfer quasi inévitable pour les supporters du Mouloudia d'Oran. L'enceinte d'El-Hamri compte pourtant pas moins d'une douzaine de portes, mais une grande partie d'entre elles restent fermées à la face de la marée humaine qui s'y agglutine un week-end sur deux pour suivre les prestations des Rouge et Blanc. Tous les supporters, sans exception, se plaignent des conditions d'entrée à l'ex-19 Juin. À cette attitude incompréhensible de n'ouvrir que "quelques points d'accès avant de les refermer une trentaine de minutes avant le coup d'envoi du match prévu", ce sont des milliers d'amoureux du ballon rond et d'amateurs de football local qui dénoncent désormais à haute voix "la maltraitance et la violence gratuite de la majeure partie des policiers en faction". "C'est devenu un enfer ! Quelques portes seulement sont ouvertes. Les policiers sont très agressifs et nous tapent dessus pour un rien. D'autres sont très vulgaires. Il m'est devenu impossible d'accompagner mon père au stade et d'assister en sa compagnie à de telles scènes", dénonce, à ce propos, Mustapha, un fidèle du MCO. Walid, un autre habitué du stade Ahmed-Zabana pointe du doigt "l'attitude des responsables de l'entrée qui ferment les portes à la face des supporters alors qu'une grande partie des gradins est encore déserte". "Combien de fois ne nous a-t-on pas refoulés à coups de matraque alors que nous avions les billets d'entrée en main ! Ce n'est pas normal ce qui se passe à Oran. Même à la tribune dite d'honneur, qui devrait plutôt être rebaptisée tribune du déshonneur, c'est toujours la pagaille. À voir qui s'y entasse, on ne comprend aucunement les critères de la distribution des invitations officielles. En matière d'organisation les jours de matches, tout est à revoir", tancera notre interlocuteur dans un langage cru mais tellement véridique et si facilement vérifiable. La sortie du stade à la fin du match relève, tout autant, de l'exploit dans lequel l'instinct de survie joue également un rôle prépondérant. Entre insécurité, agressions à l'arme blanche, guerre des gangs et absence de transport, le supporter lambda se retrouve, dans le meilleur des cas, menacé dans son intégrité physique. Dire alors que le football est le plus grand spectacle à ciel ouvert demeure, du coup, une expression tronquée et dénuée de la cruelle vérité du terrain qui veut que les sorties officielles du Mouloudia d'Oran demeurent, hors des murs grillagés et barbelés du stade Ahmed-Zabana, le plus désolant des spectacles à découvert …