La communauté universitaire de Béjaïa n'est pas près de lâcher prise d'autant que ses actions sont appuyées par des acteurs de la société civile, des retraités et de simples citoyens, toujours de plus en plus nombreux à battre le pavé. Une forte mobilisation a, en effet, caractérisé la 28e marche dans les rues de Béjaïa. Pour preuve le hirak continue et se renforce au grand dam de ceux qui espèrent son essoufflement, sa division, voire encore sa domestication. En réinvestissant la rue avec la même détermination, les enseignants et ATS de l'Université de Béjaïa ainsi que les acteurs sociaux et politiques — qui étaient des centaines — ont tenu à réaffirmer leur engagement à demeurer aux côtés du peuple dans sa lutte pour l'instauration d'un véritable Etat de droit et le rejet massif de l'élection présidentielle que le pouvoir compte organiser d'ici à la fin de l'année en cours. La rue a dit non à l'élection et à la commission de dialogue que coordonne Karim Younès. Il est vrai que les manifestants ont plus dénoncé le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, dont les derniers discours ont été jugés "arrogants, agressifs et autoritaires". Ils ont réitéré hier leur mot d'ordre : "Pas de vote avec la îssaba" (pas de vote avec la bande maffieuse). Les manifestants, qui ont déployé les emblèmes nationaux et amazighs, ont brandi des pancartes réclamant un changement radical du système et la mise en place d'une transition démocratique à même de permettre au peuple d'exercer "totalement sa souveraineté". Plus concrètement, ils ont exigé le retour aux articles 7 et 8 de la Constitution, qui est l'expression de la souveraineté du peuple, tout en continuant à scander des slogans hostiles au régime et aux membres du panel. Après avoir observé des haltes significatives, notamment au niveau des institutions de l'Etat, au siège de la wilaya notamment, les marcheurs ont, une fois de plus, observé un rassemblement devant la cour de Béjaïa pour réclamer la libération des manifestants arrêtés pour port de l'emblème amazigh, ainsi que celle du moudjahid Lakhdar Bouregâa et de tous les détenus d'opinion.