Blessé et transporté à l'hôpital, le militant des droits de l'Homme est hors de danger. L'avocat et défenseur des droits de l'Homme Me Salah Dabouz a fait l'objet, lundi, d'une agression ou tentative d'assassinat à l'arme blanche par un homme encagoulé, au quartier Chouahin, à Ghardaïa. Malgré les coups de couteau que lui a assenés son agresseur, Me Dabouz est hors de danger. L'avocat Salah Dabouz, que nous avons joint hier par téléphone, s'est déclaré choqué "par le fait qu'on puisse agresser des gens ou faire une tentative d'assassinat aussi facilement". Me Dabouz, qui dit n'avoir "aucune idée" du mobile de l'agresseur, raconte les circonstances de son agression : "C'est un individu sorti de nulle part qui a essayé de m'attaquer à l'arme blanche. J'ai bien résisté, mais comme il a vu des gens qui sortaient de la mosquée et qui commençaient à arriver dans cette rue, il m'a jeté une pierre sur la tête (front) et je suis tombé, puis il a pris la fuite avec quelqu'un qui l'attendait sur une moto. " Cette agression fait suite aux menaces de mort que l'avocat avait reçues le 27 juin dernier : "Je sortais du tribunal de Ghardaïa, quand quelqu'un m'a insulté, m'a traité de ‘séparatiste' et de ‘r'khiss'. Il m'a dit surveille-toi, car tu vas le payer. Donc, aujourd'hui, j'ai déposé plainte et confirmé celle du 27 juin dernier". Pour le militant des droits de l'Homme, ce qui lui est arrivé est "la conséquence directe du discours haineux et violent du pouvoir et des autorités. Un discours qui peut constituer une source de violence physique et exciter certaines personnes naïves qui pensent pouvoir aider ces mêmes autorités en réglant leurs comptes à des gens". Il révèle que lui a été ciblé par le discours haineux : "Personnellement, j'ai fait l'objet de discours ciblé, qui attaque directement ma personne, de la part des autorités administratives et judiciaires de Ghardaïa, qui attaquent tous ceux qui sont contre leurs points de vue et les traitent de traîtres et de gens qui travaillent pour la main étrangère. Ils ont une grande responsabilité dans ce qui se passe." L'agression dont a fait l'objet l'avocat a suscité un vaste élan de solidarité de la part des militants des droits de l'Homme et des citoyens en général. L'association d'Izmulen At Mzab, qui condamne énergiquement cette tentative d'assassinat, considère que "si les deux exécuteurs de la tentative d'assassinat de l'avocat Me Salah Dabouz ne sont pas connus car encagoulés, les commanditaires, eux, sont bien connus". Cette association estime que "ceux qui ont menacé Me Dabouz de mort il y a quelques mois à la sortie du tribunal de Ghardaïa, dont la plainte est restée sans suite, sont passés à l'action. Nous tenons pour responsables de cette agression les autorités de Taghardayt, complices par leur passivité. Elles peuvent même en être les commanditaires". Et l'association poursuit : "Après avoir éliminé le Dr Fekhar, elles essayent d'éliminer ceux qui restent et qui refusent de se taire. Ceux qui les dénoncent."