L'an prochain, les Etats-Unis devraient accroître leur production de brut de 990 000 barils supplémentaires par jour à 13,23 millions de barils par jour. à l'instigation de l'Arabie saoudite, l'Opep et ses partenaires (Opep+) veulent des coupes supplémentaires dans la production. Mais est-ce suffisant pour faire remonter les cours du brut ? l'Opep+ reste, en fait, en proie à des vents contraires et l'optimisme n'est pas en vogue. Elle n'arrive pas à donner du tonus aux marchés. Il n'y a pas une seule cause à cela, mais plutôt une somme de plusieurs facteurs. Le différend commercial entre les deux plus grandes économies du monde, la Chine et les Etats-Unis, en est un. Le conflit soulève encore des inquiétudes quant à l'évolution de l'économie mondiale dont la croissance est ralentie. Cela pèse lourd sur le comportement des marchés, en les tirant vers le bas. Le litige commercial entre les deux Etats risque de durer encore longtemps. L'instabilité des marchés aussi. Sur le plan de la demande, les nouvelles ne sont pas encourageantes non plus. L'Energy Information Administration (EIA), l'agence fédérale de l'énergie américaine, une autorité très respectée, vient d'abaisser ses prévisions de croissance de la demande pétrolière mondiale pour cette année de 110 000 barils par jour, à 890 000 barils par jour. Dans ses prévisions mensuelles, l'EIA a également réduit sa prévision de croissance de la demande globale de brut pour 2020 de 30 000 barils par jour, à 1,40 million de barils par jour. Quant à la demande de pétrole brut extrait aux Etats-Unis, elle devrait progresser de 140 000 barils par jour cette année à 20,59 millions de barils par jour, alors que l'EIA tablait auparavant sur une augmentation de 210 000 barils par jour. L'agence estime toujours que la demande de brut extrait aux Etats-Unis va augmenter de 260 000 barils par jour en 2020. Pour ce qui est de l'offre, l'Opep apprend encore de mauvaises nouvelles, puisqu'il y a toujours plus de volume du côté des Etats-Unis. En effet, la production pétrolière des Etats-Unis devrait augmenter de 1,25 million de barils par jour cette année à 12,24 millions de barils par jour, ce qui constituerait un nouveau record. Cette prévision a été légèrement réduite par rapport à celle du mois dernier (+1,28 million). L'an prochain, les Etats-Unis devraient accroître leur production de brut de 990 000 barils supplémentaires par jour à 13,23 millions de barils par jour, confortant ainsi leur position de premier producteur mondial devant l'Arabie saoudite et la Russie. Les Américains, n'étant pas concernés par l'accord signé par l'Opep+, produisent autant de brut qu'ils le voudront pour répondre à leurs besoins. Cela semble agacer l'Opep et ses alliés. Du reste, l'organisation pétrolière estime que la stabilité des marchés ne relève pas de sa seule responsabilité, appelant à la "responsabilité partagée" de tous les pays producteurs de pétrole pour assurer la stabilité du marché. Elle a, en outre, indiqué qu'elle a fait beaucoup d'efforts et énormément de concessions dans l'objectif d'augmenter les cours. Et, elle entend en faire encore plus, en traduisant par des mesures concrètes les recommandations formulées par le Comité ministériel conjoint de suivi de la mise en œuvre de l'accord de limitation de la production signé par l'Opep et ses alliés non-Opep. Cet organe s'est réuni, jeudi, 12 septembre, à Abou Dhabi, pour examiner la situation des marchés et faire le point sur le degré d'application de cet accord. Il s'est dégagé, à l'occasion de cette rencontre, un consensus quant à la nécessité de réduire encore plus l'offre pétrolière. Et, il est fort probable que ces intentions se concrétiseront à la faveur de la réunion ministérielle de l'Opep+, prévue en décembre prochain à Vienne.