Le secteur de l'agriculture a fait gagner aux caisses de l'Etat près d'un milliard de dollars durant l'exercice actuel. Il s'agit en fait d'un montant déduit de la facture globale des importations alimentaires. Ce recul des importations n'a pu être possible qu'avec l'amélioration de la production nationale des céréales, notamment du blé dur et de l'orge, ainsi que l'usage rationnel des moyens de leur transport. La production nationale en céréales, exception faite du blé tendre, a été particulièrement exceptionnelle, à en croire les données fournies par le ministère de l'Agriculture. En effet, la récolte en blé dur pour l'exercice 2019 est estimée à plus de 60 millions de quintaux, tandis que la production locale d'orge a atteint 4 millions de quintaux. Certes, cette production fait gagner au pays d'importantes ressources financières, mais elle reste néanmoins insuffisante pour pouvoir inverser la tendance des importations, étant donné que l'Algérie importe plutôt le blé tendre en grandes quantités que le blé dur. L'autre élément, non négligeable, qui a fait augmenter également les capacités de production de blé dur et d'orge est lié aux moyens de stockage qui ont été renforcés en dépit de toutes les difficultés rencontrées pour la concrétisation de cet objectif. Outre le prolongement de l'échéance des récoltes, les responsables de la filière ont procédé au transfert des quantités en surplus dans certaines wilayas vers d'autres moins productives ou qui disposent de plus d'espace pour leur réception. Cela dit, le problème aurait été réglé si le projet des neuf silos, lancé il y a plus de quinze ans, avait été achevé. Si pour le blé dur et l'orge l'Algérie ne cesse de réaliser de sérieuses avancées en termes de production, le blé tendre a constitué cependant une véritable problématique de longues décennies durant. Notre pays peine à assurer une offre, ne serait-ce que moyenne. Des quantités considérables de blé tendre sont de ce fait importées chaque année. Le ministère de tutelle s'engage justement dans une démarche pour trouver des solutions idoines à cette contre-performance. Des réflexions ont été lancées, associant des experts nationaux et étrangers, sur les méthodes à suivre et les conduites à tenir pour élever le rendement à l'hectare du blé tendre en Algérie. À vrai dire, la question de la productivité se pose avec acuité dans toutes les filières. C'est l'un des sujets sur lesquels se penchent d'ailleurs les responsables du secteur. Ces derniers s'intéressent aussi à d'autres paramètres importants liés à l'utilisation de meilleurs modèles d'exploitation des ressources naturelles, la formation des ressources humaines, l'amélioration des itinéraires techniques, l'usage de semences appropriées… Mieux, l'on n'écarte pas non plus le changement du mode de consommation de produits alimentaires tels que le pain, fabriqué à base de farine issue de la mouture des grains de blé tendre. Certains de ces produits demeurent nocifs à la consommation, avertissent les nutritionnistes. D'où la décision d'arrêter un plan d'actions avec d'autres secteurs, notamment le ministère de la Santé, dans le but de lancer des campagnes de sensibilisation des citoyens sur la nécessité de revoir leur modèle de consommation et leur alimentation.