Le ministre des Finances a présenté, mercredi dernier, un exposé portant proposition de réforme de la gouvernance des banques publiques. Le communiqué du gouvernement évoque un "diagnostic approfondi" qui a révélé la nécessité de réformer la gouvernance de ces banques selon les standards internationaux, compte tenu des défis auxquels font face ces banques en termes de rendement, d'efficacité, de gestion et d'approches prospectives. "La réforme de la gouvernance concerne la professionnalisation des conseils d'administration des banques publiques, par l'intégration de membres indépendants choisis sur la base de leur professionnalisme, de leur maîtrise des services bancaires, financiers et économiques et de la technologie numérique, tout en séparant le rôle du conseil d'administration de celui de directeur général exécutif, chargé de la gestion opérationnelle de la banque", indique le communiqué. Selon Rachid Sekak, ancien responsable de la Banque d'Algérie (BA) et ancien directeur d'HSBC Algérie, le FMI, avait annoncé, le 4 de juin 2018, qu'un projet de réglementation de la gouvernance bancaire a été élaboré par la BA. "Ce règlement n'a toujours pas été publié", a affirmé M. Sekak, pour qui le principal souci des banques publiques réside dans leur gouvernance. La clarification du rôle actuel des banques publiques apparaît comme ambiguë. "Les coûts associés à l'exécution des objectifs non commerciaux des pouvoirs publics doivent être compensés par des affectations budgétaires transparentes et non être noyés dans les bilans des banques, faussant ainsi l'évaluation de la performance", a estimé M. Sekak lors de la dernière rencontre ayant pour thème "Modernisation et développement du secteur bancaire", organisée par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care). Selon M. Sekak, des banquiers se sont retrouvés en prison pour avoir exécuté des injonctions externes. L'économiste plaide pour l'introduction d'experts bancaires et financiers indépendants du ministère des Finances et préalablement certifiés par un organisme indépendant. "Le nombre d'administrateurs de nos banques publiques qui ne connaissent rien à la banque est colossal", révèle-t-il.