Entre 2004 et 2017, la valeur des échanges entre l'Algérie et l'UE est passée de 24,8 à 37,4 milliards d'euros. L'Union européenne (UE) a entamé, en janvier dernier, une évaluation de l'impact des chapitres commerciaux des accords d'association, en termes d'efficacité, d'efficience, de pertinence et de cohérence par rapport aux problèmes commerciaux actuels de l'UE et des six pays partenaires, dont l'Algérie. La Direction générale pour le commerce de la Commission européenne a commandé l'évaluation au Consortium formé de Case (Centre pour les recherches sociales et économiques) et Ecorys, soutenus par le Femise. Un rapport initial vient d'être publié. Il constitue les premiers résultats de cette évaluation qui prendra fin durant le premier trimestre de 2020. Le rapport final devrait permettre de mieux comprendre la manière dont les accords commerciaux ont été mis en œuvre, leurs effets positifs et négatifs et les enseignements tirés pour l'avenir. Le rapport initial relève qu'en termes de flux commerciaux bilatéraux directs, "l'Union européenne est un partenaire commercial extrêmement important pour l'Algérie". Selon le rapport, l'UE représente un important client de l'Algérie. "L'Algérie est la principale source d'importations de l'UE parmi les pays partenaires", constate le rapport, relevant une forte fluctuation des échanges, en raison principalement d'"une forte concentration d'importations de combustibles et d'autres ressources naturelles soumises à des fluctuations des prix des produits de base". Le déséquilibre des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'UE est une préoccupation majeure des autorités algériennes. Le démantèlement tarifaire est souvent perçu comme responsable des déséquilibres commerciaux de l'Algérie. Pour les rédacteurs du rapport, l'Algérie constitue un cas particulier, dans la mesure où 95,7% de ses exportations vers l'UE sont constitués de produits minéraux, principalement du gaz et du pétrole. "Les exportations de l'Egypte présentent un profil similaire, mais pas aussi extrême que celui de l'Algérie", note le rapport, qui évoque une baisse des échanges entre l'UE et l'Algérie depuis 2014, "probablement liée à l'introduction de mesures restrictives pour le commerce par les autorités algériennes". Les exportations de l'UE vers l'Algérie sont plus diversifiées, mais les machines et le matériel de transport représentent 35,6% des importations de l'Algérie en 2017. Le rapport pointe la rareté des études, basées sur les modèles d'équilibre général calculable, concernant l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. "Le seul bilan identifié à ce stade est celui qui figure sur le document de travail des services de la Commission européenne (2018), fondé sur l'analyse de statistiques descriptives", révèle le rapport. Le bilan en question conclut que, depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association Algérie-UE, le développement des relations commerciales entre les deux économies a évolué dans une direction globalement positive. Entre 2004 et 2017, la valeur des échanges entre l'Algérie et l'UE est passée de 24,8 à 37,4 milliards d'euros. Les exportations algériennes sont fortement tributaires des hydrocarbures. Le rapport rappelle que lors de la réunion d'octobre 2018 du sous-comité du commerce, de l'industrie et des services, la Commission européenne a soulevé une série d'obstacles liés à l'accès aux marchés que l'Algérie a introduits ces dernières années, notamment une interdiction temporaire d'importer plus de 800 produits et une augmentation des droits sur une liste de 129 produits. D'autres préoccupations en suspens ont été, également, discutées. "En ce qui concerne ces obstacles au commerce, trois consultations au niveau des hauts fonctionnaires ont eu lieu en 2018. Dans les conclusions du Conseil d'association de mai 2018, les parties ont exprimé le souhait que ces consultations aboutissent à une solution négociée", souligne le rapport. Le document évoque aussi l'interdiction d'importation de 877 produits (tous secteurs confondus) introduite l'année dernière. "Depuis janvier 2019, l'interdiction s'applique uniquement aux voitures, mais une grande partie de ces 877 produits est désormais soumise à un ensemble de nouveaux droits additionnels", constate le rapport.