"L'ébauche de 272 pages s'échelonne en quatre chapitres théoriques et pratiques pour vulgariser l'abécédaire de l'information sécuritaire auprès des étudiants de la filière sciences de l'information et de la communication, notamment l'approche de traiter les sujets inhérents à l'investigation", a déclaré l'oratrice. "Ecrire, c'était, pour, Khaled, écouter et voir" écrivait Malek Haddad (1927-1978) dans son roman Le quai aux fleurs ne répond plus (éd, Julliard 1961). Donc, et plutôt que d'aller sur la traçabilité des faits, analyser et "oser" informer, ne faut-il pas s'assagir derrière l'autorité en temps de terrorisme et son corollaire d'état d'urgence ? Et pour cause, la plume est tenue de se ranger du côté de la sacro-sainte raison d'Etat qui s'octroie ainsi le droit d'avoir l'œil sur la presse écrite et d'exercer le contrôle pour le bon moral des troupes, de la population civile et le secret défense. Alors, faut-il diffuser et propager les exactions de l'immonde bête sans risquer de tomber dans les rets d'une médiatisation qui enrichit plutôt la main assassine qui s'est abattue sur Tahar Djaout (1954-1993), "Ce tisseur de lumière" de Nna Djouher Amhis Ouksel (éd, Casbah 2013) ? Doit-on se garder de rapporter les actes vils de la secte de l'impureté morale qui a obscurci Les terrasses d'antan (éd, ENAL 1985) de Lâadi Flici (1937-1993) ce médecin des pauvres de la Casbah d'Alger, sans faire le pas vers l'apologie du crime ? Autant de questions qui ont alimenté le débat autour du thème : "Ecrire ou ne pas écrire" face au leitmotiv du "qui tue qui" lorsqu'il défilait tel un générique sur d'innommables ombres chinoises qui se reflétaient sur la scène du théâtre d'ombre durant l'horrible longue nuit d'hiver de la décennie rouge ou noire, c'est selon. D'où l'idée de notre confrère Abdelhakim Meziani d'enrôler le sujet du livre L'information sécuritaire en Algérie (éd, Enag) de la docteure Karima Abbad qui a inauguré ainsi le cycle des Rencontres littéraires de l'agora du livre de la librairie Mediabook de l'Enag durant l'après-midi de ce 1er octobre : "L'ébauche de 272 pages s'échelonne en quatre chapitres théoriques et pratiques pour vulgariser l'abécédaire de l'information sécuritaire auprès des étudiants de la filière sciences de l'information et de la communication, notamment l'approche de traiter les sujets inhérents à l'investigation", a déclaré l'oratrice. Outre cela, l'œuvre de notre consœur Karima Abbad se veut un manuel d'introduction aux sciences juridiques, médiatiques et à la sociologie où l'histoire des médias n'est pas en reste. Manuel pédagogique et de réflexion, le livre offre l'atlas utile pour l'analyse du crime sous toutes ses formes, notamment à l'ère où se prolifère le gangstérisme dit transfrontalier que commandite la nébuleuse "internationale" a déclaré ce reporter de la télévision. Et puisqu'on est dans le didactique, autant en faire son livre de pupitre pour que le journaliste éclairé ne s'influence plus des "qu'on dira-t-on des réseaux sociaux où se fait et se défait l'événementiel tragique" a conseillé ce reporter de la Télévision algérienne. Ecrit en langue arabe, la conférencière de l'université Alger 2 a thésaurisé en ses pages le passeur d'armes aux côtés du narcotrafiquant et auquel s'interpole également d'autres nouveautés dans le jargon délictuel, "dont le blanchiment d'argent et la cybercriminalité", a conclu la docteure Karima Abbad. C'est dire la complexité du sujet qui mérite la maxime de Malek Haddad : "Les écrivains n'ont jamais modifié le sens de l'Histoire, l'Histoire qui est assez grande dame pour savoir se diriger toute seule. Les écrivains, romanciers et poètes, les artistes en général ne sont que des témoins, des témoins et des épiphénomènes". Nourreddine Louhal