Le décollage de l'économie dite circulaire n'est pas pour demain en Algérie. L'industrie de recyclage des déchets ménagers ou industriels en est encore à ses balbutiements. Tel est le constat dressé hier par les experts qui se sont succédé à la tribune de la salle de conférences aménagée en marge du quatrième Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets (Revade), ouvert à la Safex, Pins-maritimes. Cette branche économique, génératrice de richesses sous d'autres cieux, reste le parent pauvre des gouvernements. Alors que le marché de la récupération et de la valorisation des déchets est estimé, selon des études, à 38,3 milliards de dinars, environ 380 millions de dollars américains. Le professeur Karim Louhab de l'université de Boumerdès, qui a présenté un état des lieux circonstancié sur l'économie circulaire, a indiqué que ce secteur ne génère en réalité que 2,6 milliards de dinars, alors que les investissements consentis dépassent les 38,6 milliards de dinars. Le directeur général de l'environnement au ministère homonyme a reconnu que "le taux de recyclage reste encore très faible, il est malheureusement de l'ordre de 7%". À titre d'exemple, l'Algérie récupère moins de 20% sur un gisement de récupération de papier estimé à 800 000 tonnes par an. Le directeur général de la société Papirec (entreprise publique spécialisée dans la transformation du papier), Ouassa Noureddine, a expliqué : "Il est impératif d'augmenter la collecte et la récupération et ce, en mettant le paquet sur la sensibilisation et la communication, si l'on veut développer l'économie circulaire."