n Les Etats-Unis ont à nouveau montré hier à l'ONU de l'impatience face à l'évolution de la situation au Mali, jugeant inacceptable que des parties à l'accord de paix de 2015 profitent de la mission de paix de l'ONU (Minusma) sans s'acquitter de leurs obligations. "Malgré les efforts louables de la Minusma, la tendance générale (...) est extrêmement préoccupante", a souligné l'ambassadrice américaine à l'ONU, Kelly Craft, lors d'une réunion du Conseil de sécurité. "Le gouvernement du Mali et les groupes armés signataires (de l'accord de paix) ont fait peu de progrès pour l'appliquer". "Ceci n'est pas acceptable" et "nous ne pouvons continuer à soutenir une mission de paix qui profite aux parties signataires alors qu'elles refusent d'appliquer pleinement leurs engagements", a averti la diplomate américaine. Répétant une menace ancienne de Washington, Kelly Craft a évoqué implicitement l'idée de mettre un terme à la Minusma, une grosse opération militaire au coût annuel dépassant le milliard de dollars et qui subit régulièrement des attaques meurtrières. "Nous ne pouvons pas laisser passer une autre année sans nous rapprocher de l'application de l'accord de paix". "Si toutes les parties restent réticentes à sortir du statu quo, alors nous devons être prêts à développer une approche différente" pour le Mali, a-t-elle dit, sans autre précision. Au Mali, trois forces interviennent dans le domaine sécuritaire : les 5 000 militaires de la force conjointe antiterroriste G5-Sahel dont le rayon d'action couvre cinq pays (Mali, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie, Niger), la force française Barkhane (4 500 militaires) et la force de paix de l'ONU Minusma qui compte environ 15 000 militaires et policiers. R. I./Agences