Le leader irakien Moqtada Sadr a incité ses partisans à répondre aux appels à manifester vendredi prochain contre le gouvernement, après une interruption du mouvement de contestation consécutive à des violences meurtrières. Dénonçant la corruption et réclamant des emplois, des services fonctionnels et la chute du gouvernement, ce mouvement inédit a secoué l'Irak du 1er au 6 octobre. Selon un bilan officiel, 110 personnes ont été tuées et 6 000 blessées, en majorité des manifestants, durant cette période. De nouveaux appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux pour le vendredi 25 octobre, jour du premier anniversaire de l'entrée en fonctions du gouvernement d'Adel Abdel Mahdi. Le mouvement a été déclenché le 1er octobre de manière spontanée après des appels à manifester, sur les réseaux sociaux. Habitué des appels à "marcher par millions", Moqtada Sadr est resté prudent dimanche, face à de jeunes manifestants qui rejettent toute récupération politique de leur mouvement, inédit par sa spontanéité. Dans un communiqué publié sur facebook, il a assuré à ses partisans que "c'était leur droit de participer aux manifestations du 25 octobre". "Ceux qui ne voudraient pas prendre part à cette révolution peuvent en choisir une autre, par les urnes pour des élections sous supervision internationale et sans les hommes politiques actuels", a-t-il ajouté. Cet appel fait écho à un autre lancé pendant la semaine de manifestations. M. Sadr avait alors exhorté le gouvernement, auquel il participe, à démissionner et réclamé des élections anticipées "sous supervision de l'ONU". Hier, il a appelé ses partisans à manifester pacifiquement. "Mais je ne pense pas que vous le serez", a-t-il dit. La veille, lors du pèlerinage de l'Arbaïn à Kerbala au sud de Baghdad, des milliers de sadristes ont défilé dans le calme au milieu des pèlerins, aux cris de "Baghdad libre, les corrompus dehors!". Sur les réseaux sociaux, comme avant le 1er octobre, fleurissent de nombreux appels à défiler le 25 octobre, qui est aussi le jour où expirera le délai donné par le grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité religieuse d'Irak, au gouvernement pour qu'il accède aux revendications des manifestants.