L'information sécuritaire devient chaque jour un défi à relever pour les journalistes, souvent tiraillés entre le droit à l'information, leur sécurité et leur responsabilité. Hier, lors d'une journée d'étude intitulée "L'unification des concepts sécuritaires utilisés par les médias", organisée par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), les journalistes ont relevé le difficile accès aux sources de l'information dans l'exercice de leur fonction dans le cadre de la lutte contre le crime sous toutes ses formes. En ce sens, les représentants des médias ont mis l'accent sur la prépondérance des relations avec les services de communication des institutions sécuritaires, à commencer par la DGSN, leur disponibilité et leur réactivité au moment où le journaliste cherche à vérifier l'information. D'emblée, le directeur de la communication et des relations publiques à la DGSN, Amar Laroum, a affirmé que son institution "est disposée à prendre en charge toutes les observations, les doléances et les sollicitations des médias pour vérifier une information sécuritaire. Les portes de la DGSN sont ouvertes et nous allons concrétiser les recommandations de cette journée d'étude en prenant en considération les nouveaux paramètres des textes de loi". Abordant la sensibilité de l'information sécuritaire, Mohamed Hadir, enseignant à l'université d'Alger, a estimé que "la présomption d'innocence est consacrée par la loi. La précipitation à qualifier un mis en cause de criminel ou encore à vouloir diffuser une information sécuritaire en temps réel sans la vérifier pourrait avoir un impact moral sur la société". Citant des exemples vivants, M. Hadir a souligné que "le journaliste est libre d'exercer son métier et de donner une information en sa possession. Mais dans le cas des informations sécuritaires, la prudence est de mise. À charge aux sources de jouer leur rôle pour partager l'information avec les journalistes".