La foule a manifesté sa solidarité avec les détenus d'opinion et s'est exprimée contre l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Nouveau rassemblement à Paris, hier après-midi, pour la transition politique en Algérie. La manifestation a été marquée par la présence dans la foule du président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, qui revenait de Washington où il a reçu le prix des "Leaders de la démocratie", décerné par l'ONG américaine Pomed. Soufiane Djilali s'est félicité du niveau de mobilisation de la diaspora algérienne en France. Lors de ses échanges avec quelques manifestants, il a fait savoir que les Algériens qu'il a rencontrés dans la capitale américaine sont également très investis en faveur du changement politique en Algérie. Selon Soufiane Djilali, le système actuel ne va pas tarder à s'écrouler. "Ils sont en train de céder car ils ne peuvent pas tenir face à la volonté du peuple", a-t-il précisé, ajoutant que la démocratisation des institutions reste l'objectif suprême du hirak. Interpellé sur la complicité présumée de la France dans la censure de la chaîne de télévision Al-Magharibia, le président de Jil Jadid a considéré que la France a, en face d'elle, un régime corrompu qu'elle n'hésitera pas à soutenir pour préserver ses intérêts en Algérie. Al-Magharibia, qui a installé un stand sur la place de la République, a délégué un de ses responsables pour expliquer aux manifestants les raisons "confuses" qui ont été invoquées pour lui retirer le droit d'émettre. "Nous n'avons ni problème d'argent ni de problème avec la législation. Al-Magharibia a été fermée sur décision d'Eutelsat en accord avec les autorités algériennes", a souligné le rédacteur en chef, Salim Salhi. Dans la foule, beaucoup de manifestants ont exprimé leur solidarité avec la chaîne de télévision. "Le pouvoir veut verrouiller totalement le champ médiatique afin que le hirak ne soit plus visible. Mais il ne sait pas que la voix du peuple résonne mieux que la sienne. Ils ne nous feront pas taire", a assuré Rabah, présent sur la place de la République. Avec son groupe d'amis, il fait partie des Algériens qui défilent chaque dimanche à Paris pour soutenir le changement politique en Algérie. Rivé sur son téléphone, Rabah vient d'apprendre avec consternation la condamnation à 6 mois de prison ferme du jeune médecin Khaled Chouiter, à cause de publications jugées comme attentatoires à l'unité nationale. "Il paye pour avoir montré un drapeau amazigh et défendu la révolution. Une honte pour le magistrat qui l'a condamné", a dénoncé le manifestant. Au cours du rassemblement, la foule a manifesté sa solidarité avec les détenus d'opinion en brandissant plusieurs portraits de militants et de manifestants arrêtés à Alger et dans d'autres villes du pays. Elle s'est également de nouveau exprimée contre la tenue de l'élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain. Il est à noter, à ce propos, que les services consulaires algériens en France ont lancé comme d'habitude une campagne pour la révision des listes électorales. Cette opération a été clôturée le 8 octobre dernier.