L'opération de remise des clés et des décisions aux bénéficiaires des 164 logements réalisés dans le cadre du programme de la résorption de l'habitat précaire (RHP) a eu lieu sous haute tension, avant-hier, à Tizi Ghennif, dans le sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Informés, sans doute, de la colère qui couvait et qui risquait de leur exploser au visage, les autorités locales ont déployé un impressionnant dispositif sécuritaire dès les premières heures de la matinée tout autour des cités où devaient avoir lieu les cérémonies de remise des clés. C'était le cas notamment à la cité dite HLM, à la périphérie de la ville, où il était prévu de distribuer 64 appartements. Le dispositif en question n'a toutefois pas dissuadé les nombreux postulants qui se disent lésés et exclus de perturber cette opération de remise des clefs. Les protestataires disent s'opposer à cette opération qui entraînerait la démolition de leurs habitations alors qu'étant non bénéficiaires ils n'auront plus où aller. Devant leur intransigeance, le maire et le chef de daïra ont décidé de surseoir à cette attribution. En revanche, sur le second site concerné, à savoir la cité dite du stade, une soixantaine d'unités ont été attribuées aux bénéficiaires sous haute protection policière. "Les listes ont été révisées par la commission de wilaya après des enquêtes suite aux nombreux recours des citoyens. Tout de même, les personnes qui se sentent écartées injustement peuvent toujours faire leur recours", a déclaré le chef de daïra. À rappeler que ce programme de logement RHP a été lancé depuis une dizaine d'années et a connu de nombreuses péripéties. Même après leur achèvement, leur distribution a enregistré de longs retards. Il aura fallu attendre la veille de l'élection présidentielle qui est rejetée par tout le peuple pour procéder à leur distribution dans la précipitation.