Présentés dimanche devant le procureur puis le juge d'instruction près le tribunal de Chlef, une audience qui a duré jusque tard dans la soirée, 5 des 14 manifestants du mouvement populaire interpellés jeudi dernier ont été placés sous mandat de dépôt pour "atteinte à l'intégrité nationale et attroupement" et 5 autres ont été mis sous contrôle judiciaire, en attendant la tenue de leur procès. Quant aux 4 autres interpellés restants, le magistrat a décidé de les relâcher. Pour rappel, les 14 manifestants, tous originaires de Chlef et de Chettia, ont été arrêtés, jeudi dernier, au centre-ville de Chlef, avant le début de la marche de soutien à la présidentielle du 12 décembre prochain contre laquelle ils étaient venus protester. Soulignons que plusieurs citoyens avaient protesté toute la journée de dimanche devant le siège du tribunal de Chlef contre ces arrestations et pour réclamer la libération des 14 citoyens interpellés en brandissant des pancartes et des banderoles et ce, en présence d'un dispositif sécuritaire impressionnant mobilisé devant le siège du tribunal. Pour l'opinion publique locale et des observateurs, ces arrestations sont incompréhensibles vu qu'elles ont été faites avant le début de la marche du jeudi. Les manifestants n'avaient donc encore rien entrepris. "Certainement pour nous intimider, nous faire peur ou nous donner un quelconque avertissement pour ne pas continuer notre combat. Ils se trompent absolument, car la bataille que nous menons depuis le 22 février pour nous libérer de la bande ne prendra fin qu'une fois nos revendications totalement satisfaites. Comment se fait-il qu'on procède à l'arrestation de nos camarades le jour même de la marche de soutien à l'élection présidentielle et, de surcroît, avant même qu'elle ne débute ? Où se trouve ici l'acte d'attroupement ou encore celui relatif à l'atteinte à la sûreté de l'Etat ?" s'interrogent de nombreux hirakistes, entourés de citoyens venus leur apporter leur soutien et qui demeurent déterminés, ainsi que le collectif des avocats dont plusieurs, selon différentes sources, sont venus d'Alger pour assurer volontairement leur défense.