Des dizaines d'enseignants du primaire se sont rassemblés, hier, sous une pluie battante, devant l'annexe du ministère de l'Education nationale. Les enseignants du primaire ont observé, hier, pour la septième semaine, leur grève cyclique, qui passe désormais de un à trois jours, paralysant ainsi les établissements dans nombre de wilayas. Le mot d'ordre de grève a été suivi à 90% dans les établissements d'Alger-Est, notamment à Bab-Ezzouar et à Bordj El-Kiffan. Il en est de même pour Alger-Centre, où les cours dans les écoles primaires des quartiers de Bab El-Oued et de La Casbah ont été réduits à leur plus simple expression, contrairement aux établissements des hauteurs d'Alger, à savoir El-Biar, Ben-Aknoun et Draria, où la contestation était insignifiante, a-t-on constaté lors d'une virée dans ces quartiers. Le cas le plus édifiant est celui de l'école des Frères Abdelaziz d'Oued Romane, où les enseignants nous ont affirmé que seules quatre classes de 2e et 3e années n'ont pas eu cours, en précisant que "les élèves ne se sont même pas présentés à l'école durant la matinée". Selon Smaïl Slimani, le chargé de communication de la coordination des enseignants du primaire, "le plus dur est à venir". "Nous voulons jauger la température en vue d'avoir la réponse de la tutelle quant à la prise en charge de nos revendications", a-t-il affirmé. Hier encore, des dizaines d'enseignants du primaire se sont rassemblés, sous une pluie battante, devant l'annexe du ministère de l'Education nationale aux Annassers (ex-Ruisseau), où ils ont crié leur colère et dénoncé "le peu de considération accordée aux enseignants du primaire par rapport à ceux des autres paliers (moyen et secondaire)". "Quelle honte ! ce ministère est sans décision", "Y en a marre des menaces", ont scandé les enseignants grévistes pour exprimer leur ras-le-bol, vu le manque de considération émanant de leur tutelle et les menaces proférées à leur égard. Ils appellent à "la résistance, malgré les mauvaises conditions climatiques". "Samidoun, samidoun (résistants)", ont-ils aussi clamé en réponse à leur coordinateur. Des pancartes et des banderoles brandies, à l'occasion, résumaient leurs revendications : "L'autorité du pays dépend de celle de l'enseignant. Réhabilitez l'enseignant", "Les enseignants souffrent en silence", "Jusqu'à quand l'enseignant formateur restera prisonnier de la catégorie 14 ? Rendez justice aux enseignants comme vous l'avez fait pour les directeurs et les inspecteurs." En revenant sur les raisons de leur colère, Lyès Cherrad, un coordinateur des enseignants, a indiqué que les trois conditions pour l'entame du dialogue n'ont pas été respectées lors de la dernière rencontre avec l'inspecteur général du MEN. Ce dernier leur aurait déclaré : "Vos revendications nous dépassent et nécessitent plus de clarifications." Mais, même après avoir opté pour l'escalade, il explique : "Nous avons décidé de poursuivre la grève les mardis et mercredis, afin de ne pas léser les élèves, notamment ceux de cinquième année, et de dispenser certains cours importants les jeudis et dimanches." Notons enfin que les enseignants ont convenu d'organiser des sit-in devant l'ensemble des directions de l'éducation, dont celles d'Alger (Est, Ouest et Centre).