Les tensions sont montées au point de tourner à l'incident diplomatique la semaine dernière quand M. Erdogan a jugé Emmanuel Macron en "mort cérébrale". Après une entame marquée par de graves tensions et violentes déclarations des dirigeants de certains pays membres, l'Organisation de l'Alliance atlantique (Otan) a clôturé son sommet de Londres par une déclaration finale signée par l'ensemble des 29 membres. Adoptée à l'issue d'un sommet marquant le 70e anniversaire de cette organisation, le texte reconnaît pour la première fois la montée en puissance de la Chine, tout en s'attaquant à ce qui est considéré comme le danger russe sur la stabilité et la sécurité de l'Europe surtout. "Nous sommes confrontés, en tant qu'Alliance, à des menaces et défis distincts, qui émanent de toutes les directions stratégiques", lit-on dans le communiqué rendu public sur le site de l'OTAN. "Les actions agressives de la Russie constituent une menace pour la sécurité euro-atlantique", affirme le communiqué. "Nous agissons et continuerons d'agir d'une manière mesurée et responsable face au déploiement par la Russie de nouveaux missiles de portée intermédiaire, qui sont à l'origine de l'extinction du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) et qui font peser des risques importants sur la sécurité euro-atlantique", soulignent les pays membres. "Nous restons ouverts au dialogue, et à la perspective d'établir une relation constructive avec la Russie lorsque les actions de cette dernière le permettront", affirment toutefois les membres de l'Otan, que la question de la contribution financière de chacun divise et alimente les tensions entre eux. "Nous sommes conscients que l'influence croissante et les politiques internationales de la Chine présentent à la fois des opportunités et des défis, auxquels nous devons répondre ensemble, en tant qu'Alliance", lit-on encore dans le texte de l'Otan. Pour l'Otan, "le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations demeure une menace persistante pour nous tous", accusant "des acteurs étatiques et non étatiques" de mettre "à mal l'ordre international fondé sur des règles". Et de s'attaquer à Pékin et à Moscou, sans les citer, concernant la multiplication des cyberattaques dont sont victimes certains pays membres et qui ont directement de l'influence sur les résultats des différents scrutins, comme cela fut le cas à la dernière présidentielle américaine de 2016. "Nous sommes confrontés à des menaces cyber et hybrides", affirme en effet l'Otan dans sa déclaration finale. Pour rappel, mardi avant l'ouverture du sommet, des échanges houleux ont opposé le président français, Emmanuel Macron, à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, au sujet du soutien de la France aux Kurdes syriens, considérés par Ankara comme des "terroristes". Le chef d'Etat turc avait menacé de ne pas signer la déclaration finale si M. Macron ne s'excusait pas pour ses propos concernant les Kurdes. Pis encore, Erdogan a menacé de bloquer le plan de l'Otan en Pologne et dans les pays baltes, si l'organisation ne révisait pas sa position par rapport aux Kurdes syriens.