Dans une déclaration transmise aux médias, dont Liberté détient une copie, plus de 70 enseignants chercheurs des universités et instituts supérieurs de l'Ouest rejettent l'élection présidentielle du 12 décembre que le pouvoir s'obstine à vouloir organiser en dépit du refus populaire. "Nous considérons que l'organisation de l'élection présidentielle, dans les conditions politiques actuelles, est en porte-à-faux avec la volonté populaire", estiment les signataires en s'engageant à poursuivre la mobilisation et leur participation au hirak "jusqu'à l'entière satisfaction des revendications populaires légitimes portées par la jeunesse, avant-garde du mouvement patriotique". Les enseignants chercheurs, qui déclarent leur soutien à la lutte des journalistes pour une presse libre et indépendante, soulignent la nécessité de la libération des détenus d'opinion, "un impératif pour l'apaisement de la situation politique" et rappellent qu'une justice indépendante et transparente constitue "un préalable pour la construction d'un Etat de droit". Les signataires applaudissent, par ailleurs, la mobilisation tous les mardis des étudiants, et estiment que la puissance, le pacifisme et la durée du hirak "démontrent, avec éclat, que la société algérienne, et en particulier sa jeunesse, participe, de façon effective et responsable, à la refondation de l'Etat et de ses institutions". Parmi les signataires des universités d'Oran, de Tlemcen, de Tiaret, de Mostaganem et d'autres wilayas de l'Ouest, l'on retrouve notamment Abdelkader Lakjaa, Mohamed Mebtoul, Rabah Sebaa, Tadjeddine Abdellatif et Fatma Boufenik.