Résumé : Djamel est outré par le comportement de sa mère à l'égard de sa femme. Il lui répète pour la énième fois qu'il aimait Samia et qu'il n'était pas près de la quitter. La vieille femme le traite d'ingrat et d'insouciant. Dans l'intervalle, Samia arrive en Italie. Son cerveau travaillait à mille à l'heure. Elle prend à peine le temps de prendre un bain, puis de descendre au restaurant pour déjeuner avec Maya, avant de commencer à sillonner les grands boulevards de la capitale italienne. Elle avait une amie qui habitait au centre-ville de Rome et comptait sur son aide pour mettre son plan à exécution. Elle finit par retrouver l'endroit indiqué et sonne à la porte d'une grande bâtisse qui datait du siècle dernier. Rym habitait ces lieux depuis plusieurs années déjà. Son mari, un Oranais, travaillait à l'ambassade, et Samia avait fait leur connaissance lors de son dernier passage à Rome avec Djamel. Cela remonte déjà à plus de trois années. Rym est heureuse de l'accueillir. Elles prirent le thé ensemble, et Maya s'amuse comme une folle avec un vieux chien de chasse qui, vu son âge, ne servait plus à grand-chose et passait son temps allongé sur un tapis devant la grande cheminée du salon. Elle riait aux éclats en chatouillant le nez du pauvre animal qui, dérangé dans son sommeil, tentait de retrouver un peu de sérénité en s'allongeant d'un côté, puis d'un autre. Rym riait franchement du spectacle. -Quelle adorable petite fille ! Samia sourit. -Sans elle, je ne sais pas ce que je serais devenue. -Oh, ne dis pas de sottises ! Djamel t'aime tellement qu'il t'aurait comblée dans tous les domaines. Elle rit. -Et moi donc ! -Quoi, toi ? Tu as tes propres enfants, Rym. De quoi te plains-tu ? -Oh oui, j'ai des enfants ! Tu parles, Samia. J'ai des enfants que je ne vois que lors des vacances. Tu sais bien qu'ils sont en pension à Londres. -Eh bien, c'est le choix de leurs parents, je présume. -Dis plutôt que c'est le choix de mon mari. Il voulait une éducation parfaite en tout point, en parallèle à des études de haut niveau. C'est comme si nous ne pouvions pas leur donner tout ça ici, où même chez nous en Algérie. -Je comprends. Mais peut-être qu'il pensait bien faire. Les hommes ont parfois de ces idées ! -Moi je voulais rester en Algérie auprès des miens. Mais c'est ça la diplomatie. Un jour on est là, un autre on est ailleurs. -Et cela te permet aussi de voyager et de voir le monde. -Mais jusqu'à quand dois-je mener cette vie de nomade ! -Eh bien, à ce que je vois, ce sera jusqu'à la retraite de ton mari. "Finalement, se dit Samia, personne ne se retrouve dans ses comptes." Elle pousse un soupir qui n'échappera pas à son amie. -L'être qui soupire n'a pas ce qu'il désire. Samia ébauche un sourire. -Je n'ai pas ce que je désire. C'est pour cela d'ailleurs que je suis ici en Italie pour quelques jours.
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