L'appel à une grève de quatre jours depuis hier, dimanche, n'a pas eu l'effet escompté par les activistes du hirak, hostiles à la tenue de l'élection présidentielle. À Constantine, cette option, retenue comme l'un des derniers recours par les militants assidus du mouvement citoyen pour infléchir l'entêtement des tenants du pouvoir à organiser un scrutin aussi crucial rejeté par la majorité du peuple et dans une atmosphère de grogne populaire sans cesse grandissante, n'aura donc connu qu'une faible adhésion. En effet, si l'on excepte la communauté universitaire, tous les autres secteurs d'activité ont fonctionné normalement hier, contrairement aux universités et instituts de l'enseignement supérieur où le suivi du mot d'ordre de grève a atteint les 100% dans certaines écoles et facultés. C'est ainsi d'ailleurs qu'à l'université 3 Abdelhamid-Mehri les étudiants de l'Ecole normale supérieure (ENS) ont répondu massivement à l'appel de grève générale, au même titre que ceux de l'Ecole nationale polytechnique et de l'Institut national des technologies de l'information et de la communication. Les étudiants grévistes ont même tenté d'organiser des rassemblements et des marches dans l'enceinte de l'université, mais ont été empêchés par les vigiles de l'établissement. À l'université de Constantine 2 Salah-Boubnider, un mouvement de grève a été partiellement observé par les étudiants de plusieurs instituts, alors qu'à l'université Frères-Mentouri, surtout à l'Institut des langues, le ton était donné avec le boycott des amphithéâtres et des salles de cours et l'organisation de sit-in. Des pancartes étaient brandies sur lesquelles on pouvait lire notamment : "Je suis en grève pour mon pays" ou encore "Le 12/12 je ne voterai pas contre mon pays". Même chose à la faculté de médecine située au Chalet-des-Pins, où les étudiants étaient en grève, alors que ceux de quatrième année ont carrément boycotté les contrôles fixés pour hier.