Sortis par centaines, hier, aux côtés de certains de leurs enseignants et de personnalités locales impliquées dans le mouvement du 22 février, les étudiants d'Annaba ont été empêchés de manifester sur le cours de la Révolution contre la tenue de l'élection présidentielle. L'attitude ferme des policiers postés sur les lieux a décontenancé les marcheurs, lesquels ont vainement tenté de forcer l'imposant barrage qui a été dressé sur l'itinéraire prévu. S'en est suivi un échange de propos hostiles entre les représentants des manifestants déterminés à poursuivre leur marche et les éléments de la BRI, qui s'y opposaient farouchement. Quelque peu dépassés par la situation, mais non moins décidés à en découdre avec les récalcitrants, quelques-uns d'entre ces derniers ont alors fait usage de bombes lacrymogènes portatives, avant de sortir leurs matraques. Résultat de ces heurts, qui ont eu lieu sous une pluie battante, l'interpellation musclée d'une quarantaine de participants à cette 42e marche du mardi, dont certains ont été molestés, puis traînés de force jusqu'aux fourgons de police. Parmi les personnes emmenées dans les locaux de la sûreté de wilaya d'Annaba figurent le Dr Sandra Alex Triki, Mohamed Zaaf, professeur de métallurgie à l'université Badji-Mokhtar et fondateur du Noyau universitaire de réflexion (NUR), Zoubir Oubernine, responsable de la coordination de wilaya du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), trois personnalités locales très impliquées dans le mouvement du 22 février. Des sources policières affirment que toutes les personnes appréhendées ont été entendues par les enquêteurs de la PJ. Personne n'a, en revanche, pu nous indiquer si celles-ci seront relâchées dans la soirée.