À 48 heures du jour du scrutin présidentiel, la rue gronde à Béjaïa, contre le pouvoir en place et son processus électoral. Hier encore, au troisième jour de la grève générale, plusieurs villes de Béjaïa ont été le théâtre de nouvelles manifestations de rue ayant drainé de milliers de citoyens qui ont tenu à réitérer les revendications du hirak. Ainsi, la première marche a été initiée vers 10h par les avocats mobilisés pour exprimer leur engagement aux côtés du mouvement populaire. Sur une imposante banderole déployée en tête du cortège, est inscrite la teneur de l'article 7 de la Constitution qui stipule : "Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple." Lors de son intervention, le bâtonnier de Béjaïa, Me Salem Khatri, a tenu d'abord à souligner que cette démonstration de rue coïncide avec la célébration la Journée internationale des droits de l'Homme. Dénonçant les incarcérations "abusives", les harcèlements et les intimidations subis par les activistes du hirak, les militants politiques et les journalistes, l'orateur soutiendra que "le pouvoir doit respecter la charte des Nations unies et autres conventions internationales ratifiées par l'Etat algérien". Par ailleurs, aux nombreux étudiants, enseignants et travailleurs, se sont joints plusieurs acteurs sociaux et militants politiques, notamment les membres du Pacte de l'alternative démocratique (PAD). La procession humaine qui sillonnera le centre-ville, scandera les slogans du hirak, rejetant la présidentielle et exigeant l'élargissement des détenus d'opinion. Les mêmes slogans ont été également repris par les manifestants dans les villes de Kherrata et d'Ighzer Amokrane. En début d'après-midi, les animateurs de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) de Béjaïa, ont organisé un rassemblement sur la placette Saïd-Mekbel, à l'occasion de la célébration du 71e anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.