L'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) s'inquiète de la répression dont font objet les manifestants pacifiques qui continuent de se soulever contre les régimes autoritaires dans plusieurs régions du monde. "Au moment où nous célébrons la dernière Journée des droits humains de cette décennie, nous nous retrouvons là où nous avions commencé – dans la rue. À Hong Kong, au Nicaragua, en Algérie, au Liban, en Iran et ailleurs, des gens marchent, bravant les balles, les passages à tabac et la prison, pour exiger la fin d'un gouvernement répressif et irresponsable, rejeter des élites corrompues ou réclamer leurs droits", écrit HRW dans un document, publié hier sur son site, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme, le 11 décembre. "De 2010 à 2012, des mouvements de protestation ont balayé l'Iran et une bonne partie du monde arabe. Mais en 2019, de tous les pays qui ont connu le Printemps arabe, la Tunisie reste la seule à avoir accompli la transition vers la démocratie. Chez ses voisins, les soulèvements ont été suivis d'une recrudescence de la répression et de guerres brutales. Des centaines de milliers de personnes sont mortes, des millions ont été blessées et des dizaines de millions déplacées. Les pertes, en termes de vies humaines, de ressources et de potentiel gâché, sont incalculables", ont déploré encore les rédacteurs du document. Dans son rapport, l'ONG se félicite toutefois de voir se multiplier les réseaux de défenseurs des Droits de l'homme un peu partout dans le monde. "Dans le monde entier, les défenseurs locaux des droits humains ne comptent pas seulement sur le courage de leurs propres convictions – enracinées dans leurs propres expérience, culture et combats –, ni même sur la force de la loi de leur pays : ils font aussi partie d'un écosystème mondial qui a en commun des normes, des institutions, une collaboration stratégique et une communication, formant un réseau résistant qui devrait être alimenté et entretenu", souligne Human Rights Watch pour qui "ce réseau sera plus nécessaire que jamais face à ce qui reste l'échec marquant de cette décennie, et le grand défi de la prochaine : l'urgence climatique".