Les 6, 7 et 8 mars prochain, la ville de Sousse (Tunisie) abritera un colloque international qui se penchera, à travers les communications d'artistes et d'experts de plusieurs pays, sur une question de plus en plus prégnante dans le monde des arts : qu'entendons-nous aujourd'hui par "œuvre inachevée" ou "work in progress" ? Organisé par le Centre international de recherche et de documentation sur les arts vivants et l'Unité de recherche sur les esthétiques et les pratiques des arts de Sousse, ce colloque international, qui se tiendra les 6, 7 et 8 mars prochain à Sousse, en Tunisie, se penchera sur une question de plus en plus prégnante dans le monde des arts : qu'entendons-nous aujourd'hui par "œuvre inachevée" ou "work in progress" ? "Le «non finito» dans l'art, s'il avait eu du temps, de Michel Ange, un aspect anecdotique, achève aujourd'hui de constituer une véritable mouvance tant dans les galeries d'art, les fabriques du livre, le 7e art, les arts dramatiques avec des appellations souvent confondantes, devenues presque consacrées : esquisse, story bord, rushes, work in process, mise en bouche, mise en espace, première (en parlant de théâtre), œuvre en devenir", peut-on lire dans l'appel à participation publié par les organisateurs. À ces derniers de se demander alors si l'œuvre inachevée deviendrait le symbole d'un anticonformisme esthétique, voire spirituel, en dissension donc avec la perfection des modèles aboutis et les règles de l'esthétisme classique, qui classerait les créations artistiques en quatre catégories que sont "le beau, le laid, l'entier, le parfait". "Faut-il voir aujourd'hui l'inachevé comme modalité d'expression artistique qui résulterait d'un ras-le-bol du parfait comme ligne de perfection à atteindre, de ce plein – de tout – matériel qui alourdirait l'humanité et boucherait chez elles les horizons de la spiritualité, de cette forme d'overdose en somme où l'humanité semble s'empêtrer aujourd'hui ?" Autre axe sur lequel les participants pourront se pencher : la récupération, à visée mercantile de ce phénomène, par les industries, "qui reproduisent, installent et étiquettent des produits dans les espaces publics ?". Autant de questions en somme qui, à travers les communications des participants, pourront déboucher sur des constats, du moins des pistes de réflexion, au Maghreb et dans le monde, sur les formes et la portée de cette mouvance artistique. Par ailleurs, les intéressés peuvent d'ores et déjà envoyer les résumés de leurs propositions de participation (300 mots au plus en format Word) jusqu'au 30 décembre 2019, avec CV sommaire (pas plus d'une demi-page) obligatoire aux adresses électroniques suivantes : [email protected], [email protected] et [email protected]. Le 15 janvier, le comité procédera au dépouillement des dossiers des intervenants retenus, qui devront envoyer, avant le 25 février, le texte intégral de leur communication.