Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont sorties, hier, à Béjaïa, à l'occasion du 47e vendredi de mobilisation populaire contre le régime politique en place. Tout au long de l'itinéraire de la marche, allant de la maison de la culture Taos-Amrouche jusqu'à la Haute-Ville, les manifestants ont repris en chœur et à tue-tête plusieurs slogans du hirak, dont certains ont été remis au goût du jour. "Nous, descendants d'Amirouche, ne ferons jamais marche arrière", "Où est la justice, où est la loi ? Nous avons enlevé Atika (Bouteflika), ils nous ont ramené l'opium", ont-ils scandé pendant que l'hélicoptère de la Sûreté nationale survolait la capitale des Hammadites. Comme à l'accoutumée, les marcheurs ont réclamé la passation des pouvoirs aux civils. "Pour un Etat civil et non militaire", "Pacifiquement, nous allons démilitariser la présidence de la République", "L'Algérie aura son indépendance", a clamé la foule. Fidèle à ce rendez-vous hebdomadaire, l'infatigable militant de la démocratie, Djamel Zenati, que nous avons rencontré lors de la manifestation d'hier à Béjaïa, s'est montré optimiste quant à l'aboutissement des principales revendications portées par la révolution pacifique en marche, notamment l'exigence d'une transition démocratique. Interrogé sur le déclin de la mobilisation citoyenne lors des dernières marches du vendredi et mêmes celles de mardi, l'ancien animateur du Mouvement culturel berbère (MCB) estime qu'"il est tout à fait normal qu'un mouvement populaire, qui s'inscrit dans la durée, comme c'est le cas du hirak, connaisse des moments de flottement", affirmant que "ce mouvement révolutionnaire est loin de connaître un essoufflement. Il va reprendre de plus belle. J'en suis persuadé".