Dispositif sécuritaire renforcé, accès à la capitale bloqués par des barrages routiers en surnombre, arrestations et intimidations ont marqué hier le 47e vendredi de mobilisation pacifique contre le régime, malgré un discours officiel appelant à l'apaisement et au dialogue politique. Près d'un mois après le scrutin contesté du 12 décembre 2019, qui a vu l'élection d'Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Etat ; en dépit d'un taux d'abstention historique, le pouvoir ne semble guère changer d'attitude à l'égard du mouvement du 22 février, la journée d'hier témoignant même d'une escalade inquiétante de la répression contre des manifestants pacifiques. Dans la matinée d'hier, un dispositif sécuritaire renforcé a ainsi tenté d'empêcher tout rassemblement des premiers manifestants dans les grandes artères de la capitale, avant que la marche hebdomadaire ait finalement lieu dans l'après-midi, à la faveur d'une forte mobilisation citoyenne, comme lors de chaque vendredi depuis le 22 février dernier. Massivement déployées au cœur de la capitale, les forces de l'ordre n'ont pas hésité à charger, puis à pourchasser, les premiers groupes de manifestants, procédant même à l'arrestation de certains d'entre eux, selon de nombreux témoignages. "Le régime en place est décidé à en finir avec le hirak. Il faut s'attendre à une grande répression. Le mouvement doit franchir une nouvelle étape…", alertait en ce sens, le militant des libertés démocratiques, Djamel Zenati, à travers un post publié hier sur sa page Facebook. Intervenant au lendemain de l'annonce par la présidence de le République d'un projet de révision constitutionnelle censé répondre aux revendications légitimes du mouvement populaire, dont particulièrement le droit et la liberté de manifester, cette nouvelle escalade de la répression vient ainsi contredire sur le terrain, le discours officiel du pouvoir prônant l'apaisement et la nécessité d'ouvrir le dialogue pour sortir de la crise et bâtir "une nouvelle Algérie". Akli R.