Pour Chaâbane Lounès, il est important également, comme mesure à prendre, la mise en place d'instruments de contrôle pour la gestion de l'équipe de football. L'ancien président du MC Alger, Chaâbane Lounès, s'est prononcé contre le retrait de la société Sonatrach du club comme réclamé par une partie des supporters suite à la crise organisationnelle et de résultats qui secoue l'équipe ces derniers temps. Il a qualifié d'ailleurs ceux qui sont derrière cette démarche d'"aventuristes". "Je comprends parfaitement la crainte des supporters qui assistent impuissants à la dérive de leur équipe favorite alors que des sommes colossales sont investies, mais je ne pense pas que le retrait de Sonatrach constitue une solution idoine. Ceux qui prônent cette solution sont des aventuristes qui servent des intérêts personnels. Sonatrach est, au contraire, un allié historique du MCA, c'est une source de financement considérable qu'il faut conforter en ces temps de crise que traverse le pays. En revanche, il est clair qu'il faut changer le mode gestion de l'équipe de football qui implique une gestion saine et une participation active des véritables enfants du MCA", confie Chaâbane Lounès à Liberté. Et d'ajouter : "Parmi les premières mesures à prendre rapidement en ce qui concerne le futur mode de gestion du MCA, c'est en finir avec le bicéphalisme qui consiste à installer d'un côté un conseil d'administration du MCA, avec à sa tête un président, et d'un autre, un directeur sportif qui a les pleins pouvoirs. Cela a fini par créer une dualité et une lutte de prérogatives. Nous l'avons constaté avec cette mascarade entre Sakhri et Betrouni, et bien avant avec Ghrib et Kaci-Saïd. À mon avis, il appartient au conseil d'administration de nommer un directeur sportif, puisque c'est la loi qui l'exige afin que tout le monde accorde ses violons. Il ne doit pas y avoir raisonnablement deux commandants de bord dans le même navire MCA et avec des intérêts parfois diamétralement opposés. C'est insensé. Je ne peux concevoir que le directeur sportif puisse agir en dehors d'une concertation avec le conseil d'administration qui reste le cadre légal, comme ce fut le cas récemment avec certaines décisions qui ont été prises par Sakhri et qui vont carrément à l'encontre des intérêts du MCA." Pour Chaâbane Lounès, la seconde mesure à prendre concerne la mise en place d'instruments de contrôle pour la gestion de l'équipe. "Nous constatons que des sommes faramineuses sont dépensées chaque année au MCA. Des dépenses parfois suspectes. Il faut à mon avis instaurer des moyens de contrôle fiables et continus pour mettre fin à cette gabegie. Sonatrach alloue des budgets importants et il est dans son intérêt et de son devoir de contrôler les dépenses. Il ne s'agit, certes, pas de pénaliser l'acte de gestion, mais il n'en demeure pas moins que cela n'exonère pas les dirigeants du football de poursuites judiciaires en cas de malversations, de détournements et autres prises d'intérêts illégales et dilapidations de biens sociaux au sein des clubs." Pour conclure, Chaâbane Lounès préconise de renforcer le conseil d'administration par les véritables enfants du MCA désintéressés. Il faut noter que d'anciens dirigeants du MCA ont adressé une demande d'audience au PDG de Sonatrach afin d'exposer leur point de vue et participer activement au plan de réforme préconisé par Sonatrach pour le club de football.