Les Etats-Unis ont relancé hier à Davos leur offensive commerciale contre l'Europe, menaçant de surtaxer les voitures européennes si les Européens n'abandonnent pas leurs projets de taxe numérique, ou ne signent pas avec Washington un accord commercial. Après une première journée mardi dominée par le thème du climat, le Président américain a bousculé hier l'agenda de l'élite économique et politique mondiale réunie dans les Alpes suisses pour imposer l'un de ses thèmes de prédilection : le rééquilibrage des relations commerciales américaines. "Il est très très dur de traiter avec l'Europe. Ils tirent avantage de notre pays depuis des années (...) Si nous n'aboutissons pas à quelque chose (en termes de négociations commerciales), je prendrai des mesures, et ce sera des taxes très élevées sur leurs automobiles et autres produits (importés) dans notre pays", a dit Donald Trump dans un entretien accordé hier à la chaîne CNBC en marge du Forum économique mondial. "Si nous ne pouvons pas faire d'accord commercial (avec l'UE), nous devrons mettre une taxe de 25% sur leurs voitures", a-t-il dit dans une autre interview à la chaîne Fox News. Au cœur des tensions entre les Etats-Unis et l'Europe, figure notamment la taxe imposée par Paris sur les activités du secteur numérique, vivement critiquée par Washington qui menace de surtaxer l'équivalent de 2,4 milliards de dollars de produits français. D'autres pays de l'UE lui ont emboîté le pas : l'Autriche et l'Italie ont introduit une taxation nationale, l'Espagne et le Royaume-Uni y réfléchissent également. Le ministre des Finances britannique, Sajid Javid, a d'ailleurs dit à Davos que "Londres entendait mettre en place en avril sa taxe sur le numérique". Le ministre français des Finances et de l'Economie, Bruno Le Maire, a dit qu' "en tout état de cause, les entreprises numériques paieront une taxe en 2020 en France. Soit nous avons une solution internationale (...) et dans ce cas (...) la taxe internationale remplacera la taxe nationale (...). Soit il n'y a pas d'accord, et dans ce cas-là, c'est la taxe nationale qui s'appliquera, elle a été perçue en 2019, elle sera perçue en 2020."