Un mouvement de protestation qui intervient après des informations prêtant au ministère de l'Education la volonté de procéder à des aménagements des statuts de ses fonctionnaires. Dans un scénario rappelant indéniablement les mouvements de protestation conduits il y a deux ans, pendant plusieurs mois, par les étudiants de l'ENS à travers plusieurs villes universitaires du pays, notamment à Constantine, plus de 2 000 normaliens ont battu le pavé, hier, dans la capitale de l'est du pays. Un mouvement de protestation qui intervient après des informations relayées par des médias, prêtant au ministère de l'Education nationale la volonté de procéder à plusieurs aménagements des statuts de ses fonctionnaires dont l'abandon de la contractualisation qui offre aux normaliens la priorité au recrutement dès la fin de leurs études. Ces informations ont mis le feu aux poudres au sein des ENS dont l'école Assia-Djebar de l'université 3 Salah-Boubnider de Constantine qui connaît, depuis près d'une semaine, une réelle ébullition ponctuée par une grève ouverte entamée depuis mardi dernier. Un débrayage qui augurait d'un durcissement de ton en l'absence d'une réaction de la tutelle au moment où la rumeur de la révision, y compris du statut des écoles normales supérieures, faisait son chemin parmi les étudiants. Hier, ces derniers sont passés à l'acte en investissant la rue en masse, au point de paralyser la circulation routière au centre-ville de Constantine. Très vite, un dispositif sécuritaire a été mis en place, notamment aux accès menant au cabinet du wali et à la place colonel Zighoud-Youcef (La Pyramide). Les étudiants réussiront tout de même à constituer une imposante procession à partir de la station du tramway Benabdelmalek-Ramdane qui sillonnera la rue Abane-Ramdane et l'avenue Belouizdad pour se terminer au plateau du Coudiat par un immense rassemblement devant la Direction de l'éducation de la wilaya. Les normaliens, qui scandaient des slogans hostiles à la tutelle et répétant "Talaba ghadiboune, li el wadyiâa rafidoune, li ettawdif taliboune" (Etudiants en colère dénonçant le fait accompli et demandant le recrutement), exigeront sur place une rencontre avec le directeur de l'éducation en tant que représentant de la tutelle pour lui transmettre leurs revendications. Une demande qui sera facilitée par des responsables de la sûreté de wilaya présents sur place, lesquels permettront à une délégation d'étudiants de rencontrer le DE pendant que leurs camarades l'attendaient sur place. Une rencontre durant laquelle le représentant du ministère de l'Education nationale a récusé catégoriquement les informations relayées par les médias quant à l'abandon de la contractualisation des diplômés des ENS qu'il a qualifiées, selon les étudiants qui l'ont rencontré, de rumeurs et d'affabulations infondées. Une réponse qui ne convaincra pas les manifestants restés à l'extérieur qui exigeront des réponses claires sur le sujet du premier responsable du secteur en se réservant le droit de plancher sur la question de la poursuite du mouvement de protestation en assemblée générale.
