La grève à laquelle a appelé la coordination des enseignants du primaire a été peu suivie hier par les établissements d'Alger-Ouest. C'est, en effet, le constat que nous avons dressé après une virée à Chéraga et à Beni Messous où, en dépit de quelques absences d'enseignants, les établissements scolaires du premier cycle n'ont connu aucune perturbation majeure ayant un lien direct avec ce mouvement de protestation. À l'école du Chahid Mâamar-Zeraki (Chéraga), les élèves rejoignaient normalement leurs classes au moment de notre visite. Seuls 2 enseignants manquaient à l'appel durant la matinée, et encore, il ne s'agissait pas de classes d'examen de fin de cycle ou de 5eAP, comme l'ont confirmé les témoignages du personnel administratif de l'établissement. En revanche à l'école du Chahid Kaddour-Chalal, sise dans la même circonscription, les élèves des trois classes de dernière année primaire ont été renvoyés pour cause de débrayage des enseignants. La grève a aussi connu un suivi mitigé dans plusieurs établissements d'Aïn Bénian, ainsi que dans ceux relevant de Mahelma (Zéralda), et ce, contrairement aux échos en provenance d'autres communes, à l'instar de Beni Messous. À l'école du 1er-Novembre, les enseignants ne veulent pas en entendre parler. "Nous ne faisons pas grève dans cette école. La dernière fois que nous en avons organisé une remonte à très longtemps", ont affirmé des enseignants rencontrés à l'entrée de l'école. La même tendance est enregistrée dans toutes écoles des hauteurs d'Alger, notamment à El-Biar, à Ben Aknoun et à Baba Hacène. Alors que les enseignants avancent un taux de 50% de suivi, nos tentatives de recueillir des chiffres auprès d'une source officielle sur le nombre d'enseignants grévistes ou des établissements ayant connu des perturbations se sont heurtées à un mur de la tutelle qui refuse toute communication officielle à ce sujet. Que ce soit de la part de la Direction de l'éducation d'Alger-Ouest où nous avons vainement essayé de prendre contact avec la première responsable, ou de celle du ministère de l'Education qui, sous prétexte de ne pas reconnaître cette grève, a interdit à toutes ses structures toute communication à ce sujet aux médias, sauf à la télévision publique, comme nous l'a affirmé un agent d'accueil du siège de la DE d'Alger-Ouest. Ce lieu a été choisi par des dizaines d'enseignants des trois académies d'Alger pour crier leur colère contre l'"arbitraire dont sont victimes les enseignants", en référence à l'affaire des 15 enseignantes de l'école Larbi-Tebessi d'Aïn Bénian, interdites d'accès à l'établissement pour avoir fait grève.