La galerie d'art Ifru.design a inauguré, dimanche, un cycle à l'initiation au chant qu'animera tous les dimanches notre confrère Abdou Sayah. "Le préambule à l'élan du chant, c'est d'abord la volonté qui s'esquisse et s'insuffle sur l'écorce charnelle du corps. D'où qu'il est requis d'être aux petits soins de sa voix et de s'épanouir à satiété de son intonation", a déclaré l'animateur de "Voix d'Orient" (émission radiophonique). Donc, chanter, c'est aussi s'embellir l'âme et l'esprit. Alors, et quel que soit l'âge de ses artères, le chant requiert l'aval du corps et l'apport du souffle. Authentique vivier de punch, la voix ? Si elle est utilisée à bon escient, l'âme y lâchera du lest douloureux et la conscience s'allègera du poids de nos émotions. Autrement, la voix assiste l'être pour mieux manager l'émoi, le tourment et l'exhorte à aller au-delà de ses anxiétés, a-t-on su de Abdou Sayah, qui ouvre ainsi l'antenne à un public de 7 à 77 ans pour une salvatrice thérapie au chant. Du reste, l'onguent à l'aide de l'air et de la complainte est dédié au lambda apte à s'unir aux côtés de l'autre, dans ce qui a l'air d'une aventure humaine où les liens s'enchaînent à mesure que se libère la voix et ce, jusqu'à l'acquis d'une innovation en soi, a-t-on su du conférencier. Mieux, le chant permet donc aux présents d'évacuer le stress qu'il y a en trop au moral. Alors, tantôt assis, tantôt debout, les conteuses Naïma et Amel Belmihoub, auxquelles s'associent Madjid, Fadila, Atika et les autres, ont fêté l'amitié naissante au chant de la partition "Do Ré Mi Fa Sol La Si Do" et… retour. Et c'est également à l'unisson qu'a été entonné l'indémodable Chehlet Laayani ou ce boléro Que Sas (1947) d'Osvaldo Farrés (1902-1985) de l'île de Cuba l'insoumise. Ainsi, l'exercice du souffle aidant, l'auditoire s'est laissé peu à peu prendre à l'esthétique du chant andalou, que chacun s'est délaissé de son ego pour franchir le pont-levis vers l'enfance dont Nul ne guérit de son enfance que chantait feu Jean Tenenbaum, dit Jean Ferrat (1930-2010). Ce à quoi l'auditoire a adhéré avec le poème Aimer à perdre la raison de Louis Aragon (1897-1982) qu'avait interprété Jean Ferrat en 1971. Et durant toute la séance, le chant a été axé sur une fréquence d'exercices qui augure l'évolution graduelle du cours vocal qui émane du lambda et qui engendre l'idéale osmose qui aboutit à l'évasion mais aussi à l'embellie de l'être. "Il est vrai aussi que peu de thérapeutes offrent une cure autour de la voix. Et pour cause, le remède requiert d'être soi-même vocaliste et d'avoir à son palmarès les rudiments de la psychophonie qui nécessite la vibrante corrélation du son qu'il y a à extraire du corps humain. D'autant qu'en ces temps où l'on n'a plus le temps pour qui que ce soit à cause de l'attention sur la tablette, de tels lieux d'expression et d'échange ne seront pas de trop pour l'épanouissement de l'individu qui en a tant besoin", a conclu l'orateur Abdou Sayah, dont le concept a trouvé preneur auprès de la galeriste Amel Bara Kasmi, qui ajoute ainsi ce schéma d'expression à son espace de visibilité.