Le Premier ministre irakien désigné, Mohammed Allawi, a rencontré cette semaine des groupes de représentants des manifestants en Irak, devant lesquels il a multiplié les promesses si son gouvernement obtenait la confiance, a indiqué un expert présent à ces rencontres cité par des médias. Sur les places de Baghdad et des villes du sud de l'Irak, secoué par un mouvement de contestation de la classe dirigeante inédit depuis octobre, la majorité des manifestants ont exprimé leur refus de la nomination de M. Allawi parce qu'il a été à deux reprises ministre au sein d'un système politique qu'ils rejettent en bloc. Mais depuis le début de la semaine, M. Allawi a reçu plusieurs groupes de représentants de la contestation qui dénonce la corruption et le "népotisme" en Irak. Il leur a promis de "proposer un ou deux ministres issus de la contestation" et de "laisser les représentants du mouvement populaire avoir un droit de regard sur trois à cinq nominations au futur cabinet", a déclaré le spécialiste des questions de sécurité Hicham al-Hachémi, présent comme observateur aux rencontres. Le Premier ministre désigné, qui a jusqu'au 2 mars pour proposer une liste de ministres qui devront chacun obtenir la confiance du Parlement, a aussi promis "la libération de tous les manifestants arrêtés", des "compensations" pour les proches des manifestants tués dans les violences durant les protestations et "la prise en charge médicale des blessés", d'après M. Hachémi. Il a aussi proposé de "former une commission de représentants de la contestation pour suivre la mise en application des revendications des manifestants", a ajouté la même source. Plus de 600 personnes ont été tuées et quelque 30 000 autres blessées dans des violences liées à la contestation depuis octobre, en majorité des manifestants, selon un bilan rendu public par des sources de sécurité et médicales. En outre, M. Allawi a affirmé vouloir "remplacer 170 hauts fonctionnaires et 450 directeurs généraux", selon la même source.