Le syndicat des enseignants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, Cnesto, compte enclencher un mouvement de protestation à compter de ce lundi, 10 février, pour exiger une solution au problème des longs retards dans le versement des salaires des enseignants. Ce mouvement de protestation débutera, selon la déclaration du Cnesto, par un rassemblement devant le rectorat, ce lundi, et se poursuivra, selon le même document, avec "toute autre action qui sera jugée utile pour mettre fin à ce mépris". "Cette action a pour but d'exiger une solution immédiate et définitive au problème du retard dans le versement des salaires, primes de rendement et rappels", lit-on dans cette déclaration, à travers laquelle, le syndicat dit mettre, ainsi, en garde l'ensemble des responsables concernés, que ce soit au niveau rectoral ou ministériel contre "les conséquences qui pourraient découler de cet état de fait s'il venait à perdurer". Pour le syndicat des enseignants, la situation est d'autant plus récurrente qu'elle ne concerne que la seule université de Tizi Ouzou. "Comment expliquer, en effet, le fait que ces blocages ne concernent que l'université Mouloud-Mammeri et particulièrement la rémunération des fonctionnaires, et épargnent d'autres chapitres de dépenses et d'autres secteurs de la fonction publique ? Comment expliquer que rien n'a été entrepris depuis le temps que cela dure pour remédier aux problèmes du manque de compétences si c'est là que réside le problème ?" s'interroge, à ce propos, le Cnesto, qui estime que rien ne peut justifier ces agissements ni encore faire admettre que la direction de l'université ou le ministère de l'Enseignement supérieur soient dans l'incapacité de rémunérer leurs fonctionnaires dans les temps, alors que les prévisions budgétaires sont faites annuellement. "Aucun des prétextes avancés par les responsables de l'université ne peut expliquer ces retards récurrents. Ni les blocages du contrôleur financier de la wilaya, ni l'incompétence des personnels de l'UMMTO, ni les problèmes de trésorerie mis en avant par les services des finances et de comptabilité ou le rectorat de l'UMMTO ne résistent à l'analyse", a dénoncé le syndicat, soulignant que les enseignants, qui consentent déjà trop de sacrifices au quotidien pour exercer leur métier, "refusent désormais de subir, en sus, le coût de la bureaucratie, de l'incompétence ou de la gabegie". à la lumière de ce constat, le Cnesto estime que "la solution aux maux qui rongent l'université et tout le pays ne pourrait venir que d'un changement radical du système". À ce titre, le syndicat des enseignants se dit convaincu que le départ du système tant revendiqué par le peuple algérien ne se réduit pas et ne doit pas être réduit au départ de quelques individus qu'il faut vite mettre hors d'état de nuire pour les remplacer par d'autres qui feraient peut-être pire. "Le départ du système implique d'abord la neutralisation de ses ramifications à l'échelle locale. Il implique ensuite le bannissement de toutes les pratiques bureaucratiques, antidémocratiques et antisociales, voire inhumaines, qui doivent faire l'objet d'une traque systématique, implacable, et constante, en vue de leur éradication de l'UMMTO, en particulier, et de tout le pays, en général, car le redressement du pays passera inéluctablement par le redressement de l'université", explique-t-il dans sa déclaration.