La répétition générale du dernier vendredi avant le premier anniversaire de la révolution populaire du 22 février a été, hier, tout simplement grandiose à Tizi Ouzou avec l'impressionnante marée humaine qui a déferlé sur le centre-ville qui a non seulement donné un avant-goût de ce que pourra être l'acte I de l'an II de la révolution, le 21 février prochain, mais aussi et surtout montré sa volonté d'aller jusqu'au bout de cette quête d'une Algérie nouvelle, démocratique et civile. La foule, qui a pris part, hier, à la 52e marche du vendredi, a, en effet, été nettement plus importante que celle de vendredi dernier qui était déjà plus imposante que celle du vendredi d'avant. L'importance de cette mobilisation d'hier était, à vrai dire, quelque peu prévisible. À un vendredi de la date anniversaire du soulèvement national du peuple algérien contre un système qui avait alors mis les bouchées doubles dans son entreprise de mener l'Algérie vers la ruine, nombreux étaient ceux qui tenaient à réaffirmer que, même s'ils ne participent pas aux marches chaque vendredi, ils demeurent acquis à la révolution, et que lorsque la nécessité se fait sentir, ils sont toujours prêts à réinvestir machinalement et naturellement la rue. Cette rue qui n'était pas, encore hier, sans rappeler les épisodes les plus marquants de cette révolution, que ce soit en termes de mobilisation ou de slogans. En effet, le tsunami humain qui a envahi, dès la fin de la matinée, l'habituel itinéraire de la marche qui s'étend du campus Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri jusqu'à la place de la Bougie, sur une distance de plus de deux kilomètres, a délivré des messages assez clairs quant à sa détermination à faire aboutir, advienne que pourra, son combat contre le régime. Sur l'itinéraire de la marche, il y avait aussi des slogans, écrits et scandés, qui rendaient hommage au procureur adjoint du tribunal de Sidi M'hamed qui a chèrement payé sa défense des manifestants et du hirak, et d'autres réclamant la libération des détenus d'opinion encore emprisonnés comme Karim Tabbou et Fodil Boumala.