La cour de Skikda a rendu, jeudi, son verdict dans l'affaire en appel concernant Somik, une société de maintenance industrielle, une filiale de Sonatrach, basée au pôle des hydrocarbures de Skikda, condamnant Y. N. et K. N., deux anciens P-DG de l'entreprise, à une peine de 7 ans de prison ferme. Le bénéficiaire de la plus importante part des marchés en cause, S. M., a écopé de la même peine de 7 ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA. Le juge a aussi émis des mandats d'arrêt contre les personnes condamnées sus-citées. Une peine de 5 ans de prison ferme a été infligée à l'encontre de K. B., chef du département de production, et de A. K., chef du département de l'administration technique et commerciale avec la délivrance aussi de mandats d'arrêt. Une peine de 5 ans de prison ferme a été infligée à A. Kh., un intermédiaire algéro-américain, 1 an de prison ferme à l'encontre d'un partenaire étranger et 1 an de prison avec sursis à l'encontre d'un sous-traitant de nationalité française. Les autres accusés ont été acquittés. Cette affaire, qui traînait depuis une décennie, a demandé plusieurs enquêtes et des compléments d'enquête, vu sa complexité et l'important montant du préjudice causé estimé à 200 milliards de centimes. Selon l'arrêt de renvoi, les 35 accusés dans cette affaire étaient poursuivis pour divers chefs d'accusation dont la dilapidation de fonds publics, la mauvaise gestion, la falsification de documents comptables, l'attribution d'indus avantages à autrui dans des marchés publics, faux et usage de faux dans des documents comptables, bénéfice du pouvoir d'agents publics pour la surfacturation ou pour modifier les délais d'approvisionnement ou de réception à leurs profits. Un recours abusif à des marchés de gré à gré avec des entreprises dont certaines sans expérience qui ont été créées une année auparavant. Les enquêtes ont aussi révélé des dépassements graves quant au recrutement surtout celle concernant 55 ingénieurs et la constitution d'une seule commission qui recueille les propositions, leur évaluation et l'attribution des marchés. Même la convocation des opérateurs s'effectuait illégalement par téléphone. L'enquête a fait état de l'absence de documents relatifs à une convention avec un intervenant privé concernant un important marché. Il a été aussi révélé que les cadres de cette société ont obtenu de l'immobilier à Oran, à Alger et à Constantine et ont bénéficié de séjours touristiques à l'étranger aux frais de l'argent public. Lors du procès, les accusés présents ont nié les faits qui leur étaient reprochés. Pour rappel, des peines de 10 années de prison ferme assorties d'amendes de 100 millions de centimes ont été auparavant requises par le procureur général près la cour de Skikda contre Y. N. et K. N., les deux anciens P-DG de Somik.