Ammour Hamza, de son nom de plume Ame Amour, a enjôlé son auditoire de l'éclat de "Taɣerdayt", à la faveur de son livre d'obédience carte postale intitulé "Ghardaïa, l'éblouissante émeraude" qu'il a feuilleté tel un album d'images pour les habitués de l'Agora du livre de la librairie Media Book de l'Enag, mardi. Ecrit dans le style d'un tour-opérateur et de l'habitude qu'il a de décrire ses escapades d'un continent à l'autre, l'œuvre de Ghardaïa comble le vide qu'il y a autour de la réclame des œuvres d'Ame Amour. Et à la lumière du diaporama d'images, on aurait dit que c'est sous l'ascendance de la féerie de la vallée du M'zab qu'il a signé l'éloge aux siens "en hommage à tous les amis rencontrés un jour pour toujours dans le désert et qui m'ont accueilli comme l'un des leurs". Epitaphe de reconnaissance pour s'être gargarisé aux "Cruches du 1er-Novembre" assouvies dans l'oued M'zab ou louange à une médina pentapole, le conférencier a gratifié l'auditoire d'un brin d'air oasien où s'esquisse la louange pour les anciens de Ghardaïa qu'il a burinée en guise de préambule au linteau d'une fenêtre : "Sous les yeux perspicaces des anciens, le futur de leurs enfants se construit." Si tant et d'agréables senteurs de la palmeraie qu'on eut deviné l'aura mystique du saint Sidi Aïssa "dans le royaume des palmiers invite l'humble voyageur à partager cordialement toutes ses richesses architecturales aux dédales de ses labyrinthes". En ce lieu où la fraîcheur fraie son chemin vers toutes les chaumières, "la fraîcheur se partage naturellement" à l'aide de "l'alliance de l'arc-en-ciel qui donne le la au périple de l'inconscient". C'est dire la magie du lieu où le voyageur n'est jamais seul : plus qu'une simple oasis, "Ghardaïa forme un amphithéâtre de verdure naturel béni par la lumière de Dieu. Tous les voyageurs qui affluent vers elle sont comme les eaux qu'elle accueille dans son réceptacle naturel et qui convergent vers le grand Sud. Elle se dresse avec fierté, relevant les défis que lui infligent les tempêtes imprévisibles de mère nature", écrit le conférencier à la page 19 de son ouvrage à teneur de guide. Du reste, l'orateur a évoqué l'épisode de l'oued M'zab en crue qui a englouti d'illicites maisons érigées en bordure du cours d'eau en 2008 de triste mémoire. Mais qu'à cela ne tienne, Ghardaïa a recouvert son sceau de "médina de négoce", où son souk est à l'accueil d'une "foule en liesse qui déambule ainsi les jours de fête", a déclaré le tribun. Enjolivé d'images, l'auteur tisse la chronique qu'il étaie de photos représentant d'abruptes venelles de la séculaire At Isdjen ou Beni Isguen, où la poésie n'est pas en reste, du fait de l'âme poétique du conférencier qui a déclamé un poème intitulé "L'hospitalité - Mon cœur, sanctuaire de tolérance. Est ouvert à tous les affligés ! Un cœur, jardin d'abondance. Où se cultive l'amour partagé. Surtout envers les étrangers." Au demeurant, l'ouvrage d'Ame Amour se veut une couronne de gratitude que l'auteur a posée sur le mémorandum dédié aux illustres bâtisseurs "qui tous nous ont dévoilé leur génie créatif". Autre découverte, Ame Amour est escorté de son personnage de roman, en l'occurrence Karim lors de ses Tribulations à Alger (éd. Enag 2019, 1300 DA) où il s'est inspiré des Récits fantastiques de ses transmutations (éd. Enag 2018, 600 DA). Seulement, l'auteur qui a aussi l'âme d'un globe-trotter a laissé plus d'un curieux de littérature sur sa faim, eu égard au mystère qu'il a entretenu autour de son itinéraire d'écrivain. "Mes récits sont tirés de faits réels et ont un cachet transfrontalier, dont la Suisse et d'inaccessibles destinations pour le commun de citoyens lambda", a-t-il réitéré. Mais de son itinéraire, l'auteur n'a dit mot car "il a l'art de l'esquive qu'il a emprunté à un poisson écaillé au saboune Dzaïr (savon noir)", a dit le modérateur Abdelhakim Meziani.