Reçus hier au cabinet du wali, les représentants des exploitants agricoles ont été invités à une réunion de travail avec le wali, mardi prochain, avons-nous appris des concernés. Des dizaines d'exploitants du domaine agricole social ex-Hamdani-Amar de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou) ont manifesté hier devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou pour réclamer la restitution des terres que l'Etat leur a attribuées en 1987 et qu'il leur a ensuite retirées officiellement en 1992, même s'ils continuent à les exploiter officieusement en attendant une décision définitive de la justice. "Trouvez-nous une solution", "Non à la restitution illégale", lit-on sur des banderoles brandies devant le siège de la wilaya par ces exploitants, dont l'un nous a expliqué les tenants et aboutissants de cette affaire. "Nous avons bénéficié de terres agricoles mises sous la protection de l'Etat, après la guerre de libération, avec des arrêtés d'attribution, suivant la loi 87-19 du 8 décembre 1987, portant restructuration du domaine autogéré. Seulement, des arrêtés de restitution ont été signés par l'ex-wali Mustapha Benmansour, en 1992, au profit des ex-propriétaires en se référant à la loi 90-25 du 18 novembre 1990, relative à l'orientation foncière, d'où le début de notre contentieux qui perdure avec les ex-propriétaires", a expliqué un concerné. Ce dernier a estimé que cette décision prise par cet ex-wali reste infondée car, a-t-il expliqué, l'article 76 de la même loi stipule clairement que "la restitution ne peut concerner que les terres nationalisées dans le cadre de la révolution agraire, et non pas celles mises sous protection de l'Etat". Pis encore, a ajouté notre interlocuteur, une autre loi, la 95-26 du 19 septembre 1995, complétant et modifiant la loi 90-25, vient appuyer notre cause, car elle stipule clairement que "les arrêtés de restitution pris en contradiction avec la loi 90-25 sont déclarés nuls et sans effet. Nous estimons que les autorités de wilaya sont restées inertes face à notre cause, c'est pourquoi nous avons décidé de recourir à des actions de protestation pour faire entendre notre voix". Et de poursuivre : "Nous allons désormais organiser un rassemblement de protestation devant la wilaya chaque mardi afin de crier notre désarroi." "Les pouvoirs publics doivent savoir que nous avons mis de l'argent dans ces exploitations. Elles ne sont plus des terrains en jachère mais des terres exploitées", a conclu notre interlocuteur. Reçus hier au cabinet du wali, les représentants des exploitants agricoles ont été invités à une réunion de travail avec le wali, mardi prochain, avons-nous appris des concernés. Une entrevue à travers laquelle ces exploitants agricoles espèrent, disent-ils, trouver une solution à leur tourment.