Le nombre de salariés serait encore plus important si l'on compte aussi les sous-traitants et les agents de sécurité. Alors que les travaux de réalisation de la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest à partir de Tizi Ouzou sont totalement à l'arrêt depuis une dizaine de jours, les huit cent travailleurs algériens exerçant sur les chantiers de ce projet sont mis au chômage, a-t-on appris auprès des concernés. Selon des travailleurs concernés par cette situation, leurs contrats d'une année qu'ils ont eu à signer avec le groupement ONE, constitué par les entreprises turques Ozgun et Nurol avec leur partenaire algérien Engeoa, sont arrivés à terme à la fin du mois de février dernier pour une partie d'entre eux et au début de ce mois de mars en cours pour l'autre partie, mais ces travailleurs refusent de signer la fin de leur relation de travail tant leurs arriérés de salaire ne leur sont pas versés. "Nous exigeons d'abord qu'on nous règle nos salaires avant de signer la fin de nos contrats, et nous demandons aussi le règlement d'un mois de salaire par année travaillée au sein du groupe comme convenu avec les responsables l'an dernier, suite à la grève d'un mois qui a été observée par les travailleurs", nous a déclaré un représentant des travailleurs. La non-satisfaction de cette revendication a conduit les travailleurs à mener cycliquement des actions de protestation devant la base de vie du groupement à Draâ El-Mizan. Devant la sourde oreille observée par leur employeur, les travailleurs ont décidé de bloquer l'accès à cette base de vie. Mais en réaction à cette action, le directeur du groupe ONE a répliqué en fermant carrément cette base jusqu'à nouvel ordre, comme il est mentionné sur une affiche placardée sur le portail principal. Jusqu'à hier encore, les travailleurs continuaient d'exercer la pression sur les responsables du groupe pour leur verser leurs arriérés de quatre mois de salaire, alors que les responsables du groupe se contentaient de leur annoncer que leur réclamation ne sera prise en charge que le 20 mars. Selon des sources au fait du dossier, c'est le non-versement de nombreuses situations financières et d'avenants par les pouvoirs publics au profit du groupe qui a mis ce dernier dans l'incapacité de verser les arriérés de salaire des travailleurs. Cependant, ce sont 800 pères de famille qui se retrouvent ainsi sans salaire, sans emploi et même sans leurs arriérés de salaire. Le nombre de victimes serait encore plus important si l'on compte aussi les sous-traitants et les agents de sécurité. En plus de cette situation à laquelle sont confrontés les travailleurs de ce groupe, c'est aussi l'avenir de ce projet structurant qui accuse déjà un énorme retard qui se trouve aujourd'hui compromis. La sonnette d'alarme a été déjà tirée à l'APW lors de la session extraordinaire consacrée récemment au développement dans la wilaya, mais rien ne semble avoir été fait pour débloquer la situation de ce projet.