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"Cette interdiction n'est pas la première du genre"
L'auteur Ali Belhot au sujet de l'annulation de sa vente-dédicace par la police
Publié dans Liberté le 11 - 03 - 2020

Ali Belhot devait signer son ouvrage "Aseggig n Ugudu" jeudi dernier à la librairie Chikh de Tizi Ouzou, mais la vente-dédicace a été interdite par la police, sous prétexte qu'il faut "dorénavant une autorisation de la Drag pour les auteurs". Dans cet entretien, il revient sur cet épisode et les raisons de cette censure.
Liberté : La vente-dédicace de votre ouvrage édité récemment a été interdite le 5 mars dernier à la librairie Chikh du centre-ville de Tizi Ouzou. Pouvez-vous nous éclairer sur les circonstances de cette interdiction ?
Ali Belhot : À vrai dire, cette interdiction n'est pas la première du genre. Le 21 février dernier, à l'occasion de la Journée internationale des langues maternelles, j'ai été invité par l'association "Tikti" de M'kira pour animer une conférence-débat, mais voilà qu'avant son début, alors qu'aucune suite n'a été donnée à la demande d'autorisation déposée par l'association, le président de cette dernière a reçu un appel de la police lui demandant de se présenter pour s'expliquer sur cette activité ; chose qu'il a refusée, tout en leur signifiant que pour se présenter il faut une convocation officielle. La conférence a été donc annulée. Deux semaines après cette première interdiction, nous avons organisé une autre vente-dédicace à la librairie Chikh de Tizi Ouzou pour le jeudi 5 mars dernier. Tout a été, alors, mis en place, et voilà qu'un quart d'heure ou vingt minutes tout au plus avant l'entame de l'événement, le propriétaire de la librairie est venu me dire que des policiers en civil venaient de se présenter à lui pour lui signifier verbalement, sans réquisition et sans se référer à une quelconque loi, qu'il est hors de question que cette vente-dédicace soit tenue et que celui qui veut organiser une vente-dédicace doit demander une autorisation auprès de la Drag. Ils lui ont précisé, toutefois, qu'il peut vendre le livre normalement. Du coup, je me suis vu contraint de faire les dédicaces dans la rue, puisque mes invités commençaient à arriver. Dans tout cela, la question demeure posée : si une loi imposant une autorisation pour les ventes-dédicaces existe, pourquoi avoir attendu jusqu'à aujourd'hui et pourquoi ce n'est pas généralisé à tout le territoire national ? Et aussi pourquoi interdit-on la vente-dédicace à l'auteur et, en même temps, laisse-t-on le libraire le présenter sur les étals ?
Beaucoup ont expliqué cette interdiction par le fait que votre livre contient une préface de Ferhat M'henni. Pensez-vous aussi que c'est la véritable raison de cette interdiction ?
Il y a, en effet, des rumeurs qui circulent et qui disent que la vente-dédicace a été interdite parce que le livre a été préfacé par Ferhat, mais c'était une interprétation. Moi je ne pense pas que ce soit cela, parce que le contenu de la préface n'a rien de politique. Elle traite plutôt de la littérature de l'histoire du roman kabyle… Dans l'ouvrage il y a, toutefois, un contenu qui peut déranger.
Est-ce donc le contenu de votre ouvrage qui dérange ? D'ailleurs, à l'occasion, pouvez-vous nous parler du thème traité dans Aseggig n Ugudu ?
C'est le premier tome d'une trilogie en langue amazighe et dont le personnage principal est un enfant. Mon objectif est de valoriser les compétences et les capacités du montagnard (amsedrar), car on a souvent vu que les conditions rudes, et souvent misérables, auxquelles les montagnards sont confrontés n'ont pas empêché l'émergence de lumières. On l'a vu avec Abane, Matoub, Feraoun, Mammeri, Djaout et de nombreux autres. Il s'agit d'une construction faite de digressions et associant réalité et fiction. L'histoire est articulée autour de quatre dimensions, à savoir historique, culturelle, politique et sociale, le tout dans une enveloppe sentimentale. Dans la dimension politique en question, je remonte jusqu'à l'époque de Boumediène, à l'Académie berbère, à Radio Tanger, et c'est peut-être aussi cela qui dérange.
Avant de passer à l'écriture, vous étiez aussi artiste musicien. Pouvez-vous expliquer le pourquoi de ce changement de cap ?
En premier lieu, je pense qu'il y a une certaine complémentarité entre la musique et l'écriture. Puis, j'ai été aussi enseignant de tamazight et militant. Lorsqu'on a commencé à enseigner tamazight en 1995, on s'est rendu compte qu'on n'avait pas assez de supports sur lesquels on pouvait travailler, du coup on en voulait aux générations précédentes de n'avoir pas suffisamment produit et, en même temps, on ne voulait pas que les générations à venir nous en veulent à leur tour. L'idée me taraudait tellement l'esprit que j'ai senti que la chanson à elle seule ne suffisait plus. J'ai produit six albums, constitués essentiellement de chansons engagées, et je n'ai toujours pas arrêté avec la chanson, mais je voulais aller encore plus loin, alors lorsque l'idée d'écrire cette trilogie en tamazight m'est venue à l'esprit, je me suis lancé sans hésiter.
Puisque vous avez l'énergie nécessaire pour continuer à militer, pourquoi donc avez-vous cessé d'enseigner tamazight ?
J'ai en effet cessé d'enseigner depuis 2005, et durant mes dix années d'enseignement j'ai été confronté à des situations très difficiles. Tout au début, en 1995, on était resté une année sans salaire, mais on s'est tu. Mais, avec le temps, on a compris que tout a été mis en place pour briser la dynamique qui est née autour de l'enseignement de tamazight, entre autres, en imposant des emplois de temps et des affectations des plus contraignants. Et mes déboires se sont compliqués davantage lorsqu'un enseignant palestinien a tenu des propos racistes concernant Fadhma n Soumer et que je me suis retrouvé seul contre tout le monde. De déboire en déception, passant même par mon emprisonnement pendant la période des événements de Kabylie, j'ai fini par cesser d'enseigner, mais pas de militer.

Entretien réalisé par : Samir LESLOUS


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