Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville, hier dans la matinée, n'ont fait que retarder légèrement la marche hebdomadaire des étudiants qui se sont rassemblés, cette fois, à la place du 1er-Novembre du centre-ville qui fait face au siège de la mouhafadha et à l'hôtel de ville. Ils ont scandé une multitude de slogans fustigeant surtout le pouvoir en place, la justice et la presse. Les étudiants ont, par des slogans scandés ou portés sur des pancartes, revendiqué toute une plateforme en relation avec leur espoir de vivre dans un pays démocratique, de justice, un Etat civil avec une presse libre, la souveraineté du peuple, un Etat propre sans corruption et sans intervention. Pour ce faire, ils revendiquent une phase de transition pour l'élection d'institutions représentant les aspirations du peuple. Ils ont aussi étalé la réalité actuelle qu'ils considèrent comme un pouvoir géré par l'autre moitié de la bande en scandant : "La moitié de la bande est en prison, l'autre moitié est avec Tebboune, la presse divise le hirak et le magistrat juge par le téléphone !" Ils ont aussi fait ce constat : "Leurs enfants vivent à Paris et à Berlin, les enfants du peuple sont asservis et jetés en prison." Ils ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Les étudiants s'engagent, système dégage." Lors de la marche sur l'artère principale, ils ont appelé à la libération des détenus d'opinion. Ils ont rendu hommage à Karim Tabbou, à Brahim Laâlami et à Tewfik Hassani, en scandant aussi : "Libérez les otages." À leur arrivée devant le café symbole du hirak, sous scellés, ils ont rendu hommage à ce café et à son gérant en scandant : "Le café de Karrot est le café des hommes libres."