La Chine et la Russie menacent la sécurité nationale du Canada en multipliant les ingérences "clandestines et coercitives" visant élus ou étudiants, a conclu un rapport parlementaire qui appelle Ottawa à "mieux faire" pour contrer cette menace. "La menace est réelle, même si elle est souvent cachée", explique la commission parlementaire sur la sécurité nationale et le renseignement dans son rapport annuel. "La menace que fait peser l'ingérence étrangère s'amplifie", notent les auteurs du rapport, qui désignent la Chine et la Russie comme les deux principaux Etats cherchant à s'immiscer au sein d'institutions "fondamentales". "Les auteurs sont de plus en plus insolents et leurs activités plus enracinées", prévient le document, estimant que ces activités "menacent surtout les fondements de la démocratie canadienne". Cibles privilégiées de cette ingérence étrangère : les élus et leur entourage, les associations d'étudiants et des centaines de médias travaillant dans une langue autre que le français ou l'anglais — les deux langues officielles du Canada. Le rapport cite par ailleurs les activités secrètes de "rapatriement" de la Chine visant notamment des "fugitifs économiques". "Les activités de rapatriement comprennent des mesures clandestines et coercitives qui visent des personnes aux quatre coins de la planète, y compris des personnes qui résident au Canada", souligne le rapport. Les auteurs critiquent la réponse du gouvernement de Justin Trudeau, estimant que "le Canada a tardé à répondre à la menace" et "doit mieux faire", notamment en mettant sur pied une politique "pangouvernementale". Une version non caviardée de ce rapport avait été remise au Premier ministre, Justin Trudeau, l'été dernier, quelques mois avant les élections législatives d'octobre qui ont reconduit son parti libéral au pouvoir.