Intitulé "Hawzi teb'âa âaraq", dans cet album Kenza Hamouni reprend les plus grands titres de la regrettée Fadéla Dziria. Kenza Hamouni est la nouvelle étoile qui scintille au hit-parade du hawzi, avec son opus intitulé Hawzi teb'âa âaraq, qu'elle dédie à la mémoire de la diva la regrettée Fadéla Dziria, née Fadéla Madani (1917-1970). Fan de la prima donna algéroise, qu'elle entendait à la radio mais aussi par les femmes qui fredonnaient Ya Belaredj sur le "stah" (terrasse) de la "douera" de ses grands-parents à La Basse-Casbah, Kenza s'est mise à imiter le répertoire de son idole, dont l'inégalable Mel Hbibi Malou. "Mes grands-parents sont originaires d'Azeffoun et de Fréha et ont donc un lien de famille avec le chantre de la chanson chaâbie El Hadj M'hamed El Anka, né Mohamed Idir Aït Ouarab (1907- 1978)", a-t-on su de Kenza Hamouni. Et c'est à la lueur du tube Echemâa (1991), ou la bougie éteinte prématurément du regretté Kamel Messaoudi (1961-1998), que Kenza s'est révélée au chant, puisqu'elle avait aussi des liens de famille avec l'enfant de Fréha (Tizi Ouzou). D'où le florilège de quatorze qasidat que Kenza à cueillies de l'arbre patrimonial du hawzi andalou, mais aussi du medh qu'elle a masterisé dans son opus aux éditions Ostowana, où il est loisible d'apprécier Machmoum (vase fleuri), Ana Touiri, Inqilab Aerak – Rachik El Kad et Insiraf ghrib. Du reste, il y a comme une cause à effet dans l'usinage du talent de Kenza Hamouni, qui a éclos dans une rose musicale qui lui va si bien. Mieux, et à l'écouter, on devine qu'elle s'est exercée dans le fond d'un panier à hawzi. Donc, autant dire qu'elle est une "poussière d'étoiles" et qu'elle est venue au monde sous l'étoile d'une famille chantant l'andalou. Au demeurant, Kenza Hamouni est telle "erricha", ou le plectre qui s'accorde aux cordes de sa première mandoline, qui l'ont guidée lors de ses dix ans jusqu'à l'estrade de la chorale du conservatoire d'El-Biar, sis à l'avenue Mustapha-Khalef (ex-Warot). Et c'est pétrie de "qasidat", "inqlabat" et de "medh qasidat" qu'elle adhère à l'Association des Beaux-Arts d'Alger, où elle s'est instruite au son du clavecin sous la direction de l'autre diva, la dame Bachsaïs Farida. D'ailleurs, le succès ne s'est pas fait attendre, puisqu'elle s'est auréolée des 1er et 2e prix en l'an 1998. S'agissant de la musicalité, celle-ci est exécutée par l'orchestre de l'Association des Beaux-Arts d'Alger (classe supérieure) sous la direction d'El-Hadi Boukoura ainsi que de Abdelkader Boukoura, tantôt à la derbouka et tar et tantôt à l'alto violon. Outre les percussions, il y a aux cordes Mehdi Guelmaoui au luth, Riad Guelmaoui à la mandoline, Rafik Salhi au qanoun et Mahdi Guelmaoui au piano. C'est qu'elle a plus d'une corde à sa mandoline, du fait que, en plus d'être musicienne, Kenza Hamouni déclame aussi les "boqalat" et les "tâalilat" lors du rituel du henné de la mariée. Mais trêve de paroles, et écoutons plutôt chanter Kenza Hamouni.