Résumé : Samira s'ouvre à son cousin. Elle lui confie vouloir se réconcilier avec sa famille. Norredine lui apprend qu'ils ont été odieux avec eux suite à sa disparition. Sa famille est partie et n'est jamais revenue. La jeune femme réalise que ses erreurs ont non seulement bouleversé sa vie, mais aussi celle de sa famille. Elle ne pourra pas se réconcilier avec eux et avoir leur pardon. Elle en a gros sur le cœur. Elle tente de joindre Houari mais il ne répond pas. Ce dernier n'en revient toujours pas devant tant de malchance. Il ne comprend pas pourquoi elle s'acharne sur Samira. Il était venu faire la connaissance de la famille adoptive de Radia et établir un vrai contact. Manque de chance ou est-ce un rendez-vous manqué avec le destin ? Il se le demande. Houari a bien trouvé le quartier, en se renseignant auprès des jeunes. L'un d'eux, très serviable, l'a accompagné jusqu'à la cage d'escalier. La famille habite au deuxième étage, et quand il a frappé à leur porte, personne ne lui a ouvert. Il va sonner chez le voisin du palier. Une vieille ouvre. Il la salue respectueusement. - Oui, mon fils ? - Je venais voir vos voisins. Savez-vous vers quelle heure ils rentrent ? - Vous les avez ratés, ils sont partis… En fait, ils ont déménagé hier, lui apprend-elle. Si vous êtes de la famille, vous n'avez qu'à les appeler. - Je n'ai pas leur numéro. Mais si vous l'avez, je vous en prie, appelez-les pour que je puisse leur parler. - Mon fils, nous n'avons pas leur numéro. Ils ont résidé ici durant deux ans mais c'est à peine s'ils nous disaient bonjour. On les croisait rarement. Ils ne recevaient jamais et ne sortaient qu'aux fêtes religieuses. - Donc, vous ne savez pas où ils sont partis ? - Non, non… - Ils ont loué un camion pour déménager ? - Oui, j'en ai vu un, dit la vieille. Pourquoi ? - Ont-ils loué un camion du quartier ? Est-ce que vous connaissez le chauffeur ? Elle a un sourire désolé. - Oh non, je ne fais pas attention à ce genre de détail. Mais peut-être que les jeunes en savent plus que moi sur le chauffeur. Houari la remercie. Il jette un dernier coup d'œil à la porte fermée. Son portable sonne alors qu'il sort du bâtiment. C'est Samira. C'est son deuxième appel. Il ne décroche pas. Il respire un bon coup avant d'éteindre son portable. Il ne peut pas lui dire la vérité alors qu'elle est seule et encore faible. Il préfère attendre d'être rentré. Il restera avec elle le temps de la réconforter. Il sait qu'elle comptait sur ses recherches pour retrouver sa fille et sa famille. Elle sera déçue et peinée comme jamais. Il craint pour sa vie. Si sa première tentative de suicide a échoué, elle ne ratera pas la prochaine. Sa fille est sa raison de vivre. Une fois hors du bâtiment, il aperçoit un cordonnier, installé non loin d'un taxiphone. Il s'en va le saluer. Le cordonnier lui répond tout en continuant son travail. Houari n'y va pas par quatre chemins. Il s'explique. - Je viens de loin. J'étais venu voir la famille X et j'apprends qu'elle a déménagé hier. Est-ce que vous la connaissiez ? - Non, non… Je vois de qui vous parlez, mais je n'ai jamais eu d'échange avec eux… Pas un salut, pas un mot… Ils n'étaient pas d'ici et n'ont jamais cherché à se lier d'amitié avec les voisins et les gens du quartier. Houari soupire. - Et le camion de déménagement qu'ils ont loué, son chauffeur est du quartier ? Peut-être qu'il pourra me donner leur nouvelle adresse... - Non, dit le cordonnier en le regardant une seconde. Je ne l'avais jamais vu auparavant. Khalil, viens une minute. Un jeune sort du taxiphone et s'approche d'eux. - Bonjour. Mon oncle, tu as besoin de moi ? Houari explique pour la deuxième fois qu'il cherchait cette famille et qu'il devait la retrouver. - Désolé, mon oncle, je ne pourrai pas vous aider. Ils ne fréquentaient personne. Je peux même dire qu'ils nous regardaient de haut. Comme si on n'était pas du même rang social…Comme s'ils étaient trop bien par rapport à nous !
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